Le monde entier s'indigne et dénonce le nouvel «exploit» de l'armée israélienne, qui a cette fois consisté en un assaut sanglant de ses commandos marins contre la flottille de bateaux affrétés par des ONG internationales humanitaires qui faisait route vers Gaza pour y apporter des vivres et des secours à sa population privée des ressources basiques pour sa survie par le blocus que lui impose l'Etat hébreu. Criminel par ses conséquences, puisqu'il a fait une vingtaine de morts et des dizaines de blessés parmi les passagers désarmés de la flottille, l'assaut des commandos marins israéliens n'est en rien justifiable, comme l'a reconnu le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, que l'on ne peut taxer d'être anti-israélien. Pas justifiable au plan du droit international puisqu'il s'est produit dans les eaux internationales, là où Israël ne peut se prévaloir de l'argument de souveraineté. Pas plus également par celui que les passagers de cette flottille seraient de dangereux terroristes venant en Palestine pour y perpétrer de sombres actions contre la sécurité nationale de l'Etat hébreu. Les services secrets de l'Etat sioniste et ceux qui ont ordonné l'assaut savaient que ces passagers n'avaient pas d'intention de ce genre et que leur seul objectif était de vouloir manifester pacifiquement leur solidarité à la population gazaouie, enfermée et affamée au moyen d'un blocus inique et inhumain. La marine israélienne a les moyens autres que le carnage pour faire avorter leur expédition. Celui par exemple d'arraisonner leur flottille sans user de la force militaire disproportionnée qui a fait un massacre. Ce qui s'est produit au large de Gaza confirme que l'Etat hébreu s'estime au-dessus des règles juridiques et humanitaires qui fondent les relations internationales. Il est, d'autre part, la démonstration que le pouvoir politique et l'armée en Israël sont totalement sous influence des courants ultras et anti-paix résolus à empêcher la moindre perspective de relance du processus de négociation pouvant faire aboutir à la paix dans la région. Le sanglant assaut contre la flottille de bateaux humanitaires a été décidé à Tel-Aviv dans cette optique. Sa conséquence immédiate en sera en effet que les négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens, péniblement amorcées par l'entremise des Etats-Unis, vont être affectées. La décision de donner l'assaut à la flottille sous la forme brutale et sanglante qu'il a eue a été ordonnée dans la pleine connaissance de ses incidences négatives sur les tractations internationales qui, ces derniers temps, convergent pour amener Israéliens et Palestiniens à la table des négociations. Peu importe à ceux qui l'ont prise le tollé international qu'elle suscite ou que même Barack Obama s'en offusque parce que l'assaut est intervenu à la veille de sa rencontre à Washington avec le Premier ministre israélien. Pour eux, l'essentiel, fût-ce au prix du carnage, est de stopper la marche vers la paix au Proche-Orient par la voie d'une solution équitable et pacifique. Le sinistre «exploit» de la marine israélienne sera suivi d'autres certainement encore plus sanglants. C'est la logique de la logique des ultras qui sont aux commandes à Tel-Aviv. L'Etat sioniste n'est rien moins qu'un Etat terroriste et voyou.