Fort de l'impunité que lui assurent les Etats-Unis et ses autres alliés occidentaux, Israël a accompli, hier matin, un nouveau crime, en massacrant une vingtaine d'humanitaires qui étaient à bord de sept navires, dans les eaux internationales pour accoster à Gaza afin de fournir une aide alimentaire aux Palestiniens, démunis de tout, à cause du blocus imposé depuis 2007 par l'Etat hébreu. Une vingtaine d'humanitaires, en majorité des ressortissants turcs, de la “flottille de la liberté” qui se dirigeait vers le port de la bande de Gaza, ont été tués et une trentaine d'autres blessés, hier, par des commandos des forces navales israéliennes, qui ont pris d'assaut les navires transportant des aides aux Palestiniens de Gaza. Mohammed Kaya, qui dirige la branche à Gaza d'IHH, l'ONG humanitaire turque qui a préparé cette opération pour prêter assistance au peuple de Gaza, sous blocus israélien depuis 2007, avait affirmé : “Quinze personnes ont été tuées durant l'attaque, pour la plupart des ressortissants turcs.” Quelques heures plus tard, la télévision israélienne Channel 10 révélait que 19 passagers ont été tués et 26 autres blessés lors de l'assaut donné par des commandos israéliens. De son côté, un porte-parole de l'armée israélienne a confirmé qu'au “moins 10 passagers” de la flottille humanitaire avaient été tués lors de l'intervention de commandos israéliens. Pour justifier cet acte abominable, l'armée a indiqué dans un communiqué que “durant l'opération, des soldats israéliens ont été confrontés à de dures violences physiques”. Le bourreau se présente en victime, qui aurait agi en “légitime défense”, comme si les humanitaires étaient agresseurs et les soldats israéliens les agressés. C'est ce que tente de faire croire le porte-parole du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Mark Regev, en déclarant que les militaires israéliens “ont été attaqués avec une extrême violence par les gens sur le bateau, avec des barres de fer, des couteaux et des tirs à balles réelles”. Quant au porte-parole de l'armée israélienne, le général Avi Benayahu, il confirme, sans la moindre gêne, que l'opération de commando menée contre la flottille s'était déroulée dans les eaux internationales. Il a déclaré à la radio publique israélienne que “le commando a agi en pleine mer entre 4h30 et 5h du matin (1h30 et 2h GMT) à une distance de 70, 80 miles (130 à 150 km) de nos côtes”. C'est une violation de la légalité internationale, même si selon les termes des accords de paix d'Oslo (1993), Israël a gardé le contrôle des eaux territoriales au large de la bande de Gaza sur une distance de 20 miles (37 km). Ainsi, Israël ne recule devant rien pour imposer ses vues au monde, comme le montre une fois de plus cet acte de sauvagerie accompli dans les eaux internationales contre des humanitaires venus apporter des secours à un peuple affamé et totalement démuni par le blocus imposé par le gouvernement israélien depuis plus de trois années maintenant. Cette fois-ci, l'Etat hébreu n'a pas hésité à mettre à exécution ses menaces d'empêcher par tous les moyens la flottille de la liberté d'atteindre son objectif consistant à desserrer l'étau sur les Palestiniens de Gaza. Les commandos israéliens n'ont pas fait dans la dentelle pour venir à bout de la résistance, comme l'indique si bien le sanglant bilan de l'opération. Et pourquoi n'auraient-ils pas agi de la sorte, du moment que l'impunité est assurée à Israël par les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, qui se chargent de le disculper et de le mettre à l'abri de toutes sanctions par les instances internationales ? On se limitera certainement, encore une fois, aux condamnations et aux cris d'indignation d'usage.