Voilà donc le rideau tombé sur la participation algérienne au Mondial sud-africain qui a vu la sortie du team national de football dès le premier tour mais avec les honneurs quoi qu'on en dise. Et ce pour la bonne raison qu'il est rare de voir une équipe faire relativement sensation sans marquer un seul but au cours de ses trois matchs qualificatifs : deux défaites par la plus petite des marges face à la Slovénie et les Etats-Unis et un match nul zéro partout face à l'Angleterre. Une performance, malgré tout, face à des grosses pointures habituées aux rendez-vous de Coupe du monde. Qu'on n'oublie pas que les Slovènes sont les héritiers de l'ex-grande école soviétique de football, et par conséquent - à considérer les choses sous un certain angle de vue -, l'Algérie a été le petit poucet qui a rivalisé jusqu'au bout avec les équipes apparentées à trois anciennes grandes puissances mondiales, certaines continuant de l'être alors que le bled du onze d'El Khadra patauge encore dans le sous-développement multisectoriel. Ceci n'étant pas du tout avancé pour excuser les carences constatées de l'équipe nationale, mais dans un souci de bien faire la part des choses, aussi objectivement que possible. Dans cet esprit, le problème relevé de la stérilité du compartiment offensif de l'équipe algérienne, incite à dire que les supposés de cette question relèvent de considérations datant bien avant l'entame de l'actuelle Coupe du monde ou la dernière CAN en Angola. Et personne n'aurait misé sur la double qualification inespérée des gars de Saâdane, il n'y a pas longtemps. En effet, force est de constater, qu'en plus du manque d'efficacité de l'attaque des Fennecs, ces derniers - il ne faut pas l'oublier - se sont difficilement qualifiés lors des tours préliminaires et ce grâce à un repêchage de dernière minute à la faveur d'un résultat du Bénin plaidant en faveur des jeunes capés de Saâdane. Ceci alors que lors poules qualificatives pour le Mondial sud-africain on doit également une fière chandelle à la Zambie qui avait tenu en échec l'Egypte chez elle (1 à 1) l'empêchant de marquer ainsi des buts qui auraient pesé lourd au décompte final. Quant aux buts des attaquants algériens - qui ne l'ignore ?- ils interviennent souvent à la suite de balles arrêtées. Ce qui aurait dû tôt susciter les inquiétudes du staff technique national et le pousser à entrevoir objectivement les recours qui s'imposaient, bien avant d'en arriver à la situation de stérilité offensive qui a assurément empêché l'Algérie d'aller plus loin au dernier Mondial, sur terre africaine, en plus ! Et pour parler franchement c'était aussi bien le système tactique par trop défensif de l'entraîneur national que les maladresses répétées de certains joueurs, inadmissibles à ce niveau compétitif international, qui étaient en cause. L'entraîneur, parce qu'il ne se départait que rarement de sa conception défensive conservatrice axée sur la neutralisation de l'adversaire et les tentatives par à-coups des attaquants trop souvent esseulés et non alimentés en balles (n'inculquant pas le jeu vif des passes courtes des «une-deux» à l'algérienne, par exemple); les joueurs offensifs, parce que causant énormément de déchets, ratant pratiquement toutes les occasions nettes de scorer ! Et là,ce n'est pas du tout la faute à Saâdane si ses plus sûrs hommes de pointe ratent lamentablement autant de buts alors qu'en général sur trois occasions nettes de marquer, les joueurs de haut niveau compétitif ne les ratent pas toutes. Quant à la question de l'alignement de tel ou tel joueur, de la retenue de tel et de la non retenue ou du renvoi d'untel, cela relève, bien entendu, des responsabilités du coach national qui avait ses raisons d'agir ainsi, bien qu'on eut souhaité de sa part du témoignage davantage de souplesse vis-à-vis de certains joueurs locaux, tel Ziaya, soit un esprit préventif qui aurait pu éviter la bourde d'exaspération de ce jeune et fougueux joueur inexpérimenté dont la présence s'est fait amèrement sentir lors des matchs du Mondial, de l'avis même des joueurs professionnels de l'EN ou observateurs sportifs étrangers. Monsieur Saâdane avait assurément ses raisons sur ce plan-là, comme indiqué ci-dessus, de même qu'il peut avancer un certain nombre d'arguments plaidant en sa faveur en matière de coaching. Cependant, et bien qu'il a incontestablement réalisé du bon travail en un temps relativement court et une participation somme toute honorable à la World Cup sud-africaine, cela ne doit pas pour autant taire ses inconséquences enregistrées, çà et là. L'homme n'étant pas parfait et sujet aux erreurs qu'il doit savoir admettre sportivement lorsque les circonstances l'exigent. Ce qui ne signifie nullement un acte de sous-estimations des compétences de soi, loin de là, c'est plutôt un acte responsable qui ne fait que grandir davantage son bonhomme. Voyez les coachs étrangers qui admettent publiquement leur erreurs: cela les aurait-il diminué pour autant ou effacé tout le travail qu'ils ont réalisé jusqu'ici ? Pas le moins du monde, et ils ont au contraire gagné en estime chez beaucoup de sportifs du monde, désarmant même leurs propres adversaires. Mais d'aucuns diront que ceci n'est pas coutumier chez nous, habitués de longue date, que nous sommes, aux avis émis unilatéralement. Ainsi, en dernière instance si tout peut se justifier dans la stratégie footballistique particulière de Monsieur Saâdane, on peut avancer sans risque de se tromper, que ce qui a manqué surtout au coach national c'est un bon co-entraîneur adjoint qui lui aurait, à coup sûr, évité certaines erreurs fatales de coching! Juste pour rappel : après la défaite des Fennecs par la bagatelle de 3 buts à zéro face à la modeste équipe du Malawi lors de la dernière CAN en Angola (défaite mise sur le compte des conditions climatiques?), le système 3-5-2 cher à Saâdane et dépassé a été unanimement fustigé. Ce dernier adoptant alors le système habituel du traditionnel 4-4-2 lors du repli et 4-3-3 lors de l'attaque, avait permis au team national de bien réagir face au Mali (1 à 0) et face à l'Angola, en ne prenant pas de risques face au pays hôte (0 à 0) (que le Ghana offensif plus entreprenant éliminera par la suite), et surtout face à la Côte d'Ivoire (3-2). Autrement dit, une tactique entreprise allant de l'avant, dans un système tourné vers l'offensive : «on nous marque certes, mais on marque et on remporte le gain du match». Malheureusement le team algérien n'est pas toujours «managé» de façon sereine et constante comme il le convient : ainsi face à l'Egypte, lors des compétitions de cette même CAN en Angola, juste après le premier but encaissé sur penalty par le keeper Chaouchi et sa sévère expulsion, et de l'avis de nombre d'observateurs aguerris, l'Algérie qui en était réduite alors à évoluer avec dix joueurs face au tenant du titre, se devait absolument de fermer relativement le jeu et d' opérer par contres en pareilles circonstances au lieu de continuer comme elle l'avait fait maladroitement de maintenir le jeu ouvert? Résultat : le cinglant 4 à 0 que l'on sait, alors et qu'il était possible à l'équipe nationale, en optant pour les contres, de revenir sinon à la marque du moins d'encaisser peu de buts. Le paradoxe dans ceci, c'est que le team national ferme le jeu quand il ne le faut pas et ne l'ouvre pas quand il le faut!?! Revoyez les matchs du Mondial sud-africain, plus particulièrement le dernier face aux USA: par moments, et surtout en seconde mi-temps, on avait l'impression que c'était le match nul qui était recherché, sans évoquer la question de non incorporation du virevoltant attaquant Boudebouze et du remuant milieu Abdoun dans le flanc offensif, ce qui a donné lieu à un jeu porté vers l'arrière, défensive qui a laissé supposer l'idée caressée d'accrocher au tableau de chasse de l'EN l'élimination des USA entraînée conjointement dans le gouffre par les nôtres : un résultat dont s'enorgueillirait le staff national et qui servirait d'avance comme argument couvrant tous défauts constatés mais qui s'est avéré in fine un bien mauvais imprudent calcul, lorsque Saâdane se dressant brusquement, enfin, de son douillet siège, à la suite du surprenant but américain, réalisa tardivement que cette satisfaction consolatrice s'est évaporée à un moment où il était pratiquement trop tard pour se ruer en attaque et égaliser... Bref, l'Algérie est éliminée, mais elle est sortie avec les honneurs malgré tout, avec ce pénible sentiment d'avoir raté quelque chose. Néanmoins, les joueurs sont à féliciter pour avoir défendu vaillamment les couleurs nationales, et ce n'est qu'un au revoir pourrait-on dire. Quant à l'entraîneur national Monsieur Saâdane, il apparaît qu'il a fait tout ce qu'il pouvait faire et très franchement, j'estime en tant qu'humble citoyen, qu'il est à féliciter. Ceci, en dépit de tout ce qu'on pourrait dire sur certains points particuliers, car cet homme s'est loyalement dévoué, malgré tout, à son pays. L'histoire retiendra que sous sa férule l'Algérie a tenu en échec la royale Angleterre et répercuté le nom d'El Djazair aux quatre coins du globe, et Dieu du ciel qu'est-ce que cela aurait pu être si Cheikh Saâdane avait accepté la proposition de El Hadj Raouraoua de le faire assister par un adjoint? En tout état de cause, un grand merci du fond du cœur à Monsieur Saâdane et ses joueurs, sans oublier l'apport du staff, du président de la FAF et de son ministre pour leurs efforts inlassables et du témoignage de leur esprit convivial avec les supporters algériens venus de partout en République sud-africaine et à qui il convient d'adresser un vibrant «Baraka Allah Fikoum!». Et bien sûr que l'entraîneur national a commis des erreurs, et qui n'en commet pas, mais ce qui est sûr c'est que ces erreurs sont humaines, elles sont le fait d'un honnête homme dévoué corps et âme à sa patrie et non d'un esprit négatif et destructeur comme on en voit dans nombre de secteurs de la vie nationale: les sportifs algériens en sont convaincus car, quoique manifestant leurs désaccords sur tels ou tels points discutables concernant leur chère équipe nationale, ils savent toutefois faire la différence entre le bon grain et l'ivraie. C'est-à-dire entre ceux qui honorent le pays par leurs performances, réalisations et bienfaits et ceux qui le déshonorent par leurs vils intérêts égoïstes et méfaits dévastateurs ! Et à propos de la succession évoquée de l'entraîneur national, l'on sait que des voix se sont élevées, qui pour se prononcer en faveur d'un coach local, qui pour un entraîneur étranger, qui pour suggérer le maintien de Saâdane, chacun arguant de ses raisons, mais peut-être bien qu'une large concertation démocratique sur la question serait à même de trancher la question dans le bon sens et l'intérêt collectif national. Et pourquoi pas, dans cette optique, la nomination d'un grand entraîneur étranger assisté par un bon co-entraîneur local, histoire de concilier les avis des uns et des autres dans l'intérêt de l'Algérie avant tout ? Enfin pour clore, on ne peut pas ne pas parler des regrettables incidents qui ont entouré les matchs Algérie-Egypte comptant pour les éliminatoires de Coupe du monde et dont les implications dues à l'esprit antisportif des pharaons ne sont pas près de se dissiper de sitôt. Aujourd'hui le monde entier sait que les Egyptiens sont les principaux fauteurs dans cette déplorable affaire, malheureusement nombreux parmi ces derniers persistent à croire que ce sont les Algériens qui sont à l'origine de toutes les mésententes. Ainsi dans ces récents débats prônant la réconciliation fair-play mais qui font porter curieusement le chapeau des fâcheuses dérives aux Algériens! Cependant, l'histoire retiendra que les Egyptiens étrillés à Alger par un cinglant 3 buts à 1 n'ont jamais accepté cette défaite et ont tenté mille subterfuges pour la masquer par de faux-fuyants, tels que les prétendues tentatives d'empoisonnement de l'alimentation à la restauration, le boucan exprès de véhicules mobilisés la veille devant l'hôtel des joueurs égyptiens pour les empêcher de se reposer et de se concentrer, etc., etc. La raison de tout ceci ? Le monde sportif est fixé sur la chose aujourd'hui: les Egyptiens souffrent d'un complexe de supériorité vis-à-vis des arabes surtout (mais pas les autres), un «zaimisme» ringard datant de l'ère médiévale et féodale et qui empêche sérieusement la plupart d'entre eux à s'adapter convenablement à la mentalité conviviale du monde moderne. Et pour rappel à ces messieurs ergoteurs des chaînes paraboliques égyptiennes, le premier incident entre Algériens et Egyptiens a eu lieu en 1978, lors des Jeux africains d'Alger à l'occasion du match Egypte-Libye: les joueurs de cette dernière s'étant accrochés avec les pharaons, les spectateurs algériens avaient pris parti alors pour les représentants libyens mais sans entreprendre quoi que ce soit de grave ou de particulièrement offensant. Les agents de l'ordre accourus avaient dû, comme lors de toute intervention naturelle, séparer de façon énergique les protagonistes sur le terrain qui en étaient venus aux mains. Et à ce moment, un joueur égyptien exaspéré par les clameurs de la foule et manquant d'éducation et d'éthique sportive, a commis ce qu'aucun sportif étranger n'a jamais commis sur un terrain de l'Algérie indépendante souveraine : un geste obscène en direction du public sportif! Ce joueur égyptien qui porte la lourde responsabilité, depuis ce temps-là, témoins en sont public sportif et joueurs libyens, s'était carrément tourné vers l'assistance des tribunes (votre serviteur alors étudiant était présent ce jour-là, à quelques mètres, en mon âme et conscience, de ce violent énergumène) et a agité nerveusement un bras d'honneur en direction des Algériens hôtes - provoquant leur colère légitime. Ce geste obscène, témoignant d'un manque de civisme et d'éducation sportive flagrant chez un athlète de surcroît international dont il se gardait de ne jamais commettre envers les représentants de pays étrangers autres que ceux du monde arabo-musulman considérés à tort - consciemment et inconsciemment - comme étant soumis à la mythique suprématie pharaonique! Ce geste condamnable a été malheureusement répété une autre fois en Algérie par un autre joueur égyptien (décidément!) quelque deux décennies plus tard. Comme pour confirmer l'esprit fondamentalement chauviniste de nombre d'Egyptiens. Cette fois-ci c'était le public des supporters de la JSM Béjaïa, assurément l'un des meilleurs publics sportifs d'Algérie, qui avait été victime, à son tour, du fâcheux spectacle de démonstration de pareil geste d'obscénité. Cet autre auteur en question pour ne pas le nommer, ne pouvant absolument pas supporter de perdre face aux Algériens se croyait tout permis, insultant public par son bras d'honneur et bousculant tout sur son passage, jusqu'à la caméra de télévision... Du jamais vu sur un stade algérien émanant de joueurs locaux ou étrangers, les Egyptiens étant les seuls à ce jour à avoir manqué de respect de la sorte à l'assistance sportive ! J'ajouterai que notre public est civilisé et ne va pas au-delà de certaine limites, et j'ai l'intime conviction que si un joueur algérien avait fait le même geste obscène au Cairo Stadium ou dans un autre stade d'Egypte, il aurait été «lynché» et découpé en morceaux! Le hic dans l'affaire de ce joueur au geste obscène retenu de la culture négative des bas-fonds de l'Occident, c'est que le bonhomme s'en est allé raconter en Egypte des bobards pour justifier le revers de son équipe, la responsabilité de l'échec étant attribuée, non pas au mérite des joueurs de la JSM Béjaïa, mais à leur agressivité et celle de leur public et ses fumigènes «terroristes»??? Une couleuvre qu'ont malheureusement avalée beaucoup d'Egyptiens offusqués, trompés par un des leurs, qui aura à assumer avec son précédent compatriote en 1978 et certains de leurs maniganceurs chauvins connus, leur responsabilité devant Dieu et l'histoire, pour le feu de la «fitna» qu'ils ont allumé et entretenue entre Algériens et Egyptiens. Les Algériens n'avaient fait que répondre aux mensonges et provocations, et à présent le monde entier connaît les dessous de l'affaire du bus caillassé : autrement dit les Verts sont en droit de s'attendre à des excuses si jamais les Egyptiens ont le courage de reconnaître publiquement leurs fautes et de se réconcilier avec l'esprit fair-play. C'est aussi l'enseignement qu'on pourrait retenir du dernier fait divers insolite en Arabie Saoudite répercuté par la presse arabophone et qui a vu un Saoudien exaspéré par le spectacle d'un Egyptien manifestant bruyamment sa joie après l'élimination de l'Algérie du Mondial par les USA, corriger vertement cet énergumène qui même dans les territoires des Lieux saints avait le culot de se comporter envers la défaite des Algériens comme s'il s'agissait d'une victoire remportée sur les sionistes! ?... Décidément le monde arabo-musulman est par trop ancré dans le sous-développement le plus nocif: celui de la culture et conception moderne du monde, en général. Et, c'est une vérité de La Palice que de dire que le manque d'esprit d'ouverture, de concertation et de démocratie pluraliste à tous les niveaux dans les infortunées contrées du monde arabe, qui constituera toujours un handicap déterminant dans la voie du progrès multisectoriel et une saine évolution. On aurait aimé terminer par cette interjection «yes we can», les Algériens sont capables de relever tous les défis qui les attendent. Mais dans les conditionnements socioculturels, environnementaux actuels ce serait mentir à l'opinion publique et lui manquer de respect. A moins que ne se dégage une dynamique franche consistant à prendre résolument le taureau par les cornes, tout en maintenant le cap avec l'actuelle équipe nationale qu'il convient de préserver, de promouvoir et d'entourer de bons soins, en évitant toutes déperditions possibles. Et ce, dans l'attente des décisions concernant le renouvellement du staff technique qui aurait la responsabilité, dès sa désignation, de travailler d'arrache-pied pour que l'Algérie soit présente au rendez-vous de 2014 lnchallah. Ce n'est qu'un au revoir, espérons-le. Surtout qu'à présent Anglais, Américains et Russes font état dans leur presse, haut et fort, de la meilleure équipe actuellement dans le monde arabo-musulman... sans avoir marqué un seul but au Mondial, pourtant? Sacrés Algériens, à chaque fois ils en font des belles en Coupe du monde! Et comme l'a titré ironiquement un journal sportif algérien : «Yes, lou-kane?»...