De plus en plus de familles oranaises célèbrent les mariages de leurs proches conformément aux us et coutumes ancestrales et dans la maison familiale en argumentant notamment la cherté des prestations des services proposées par les salles de fêtes, ainsi que les nombreux désagréments rencontrés. «Des intrus ont gâché notre soirée de célébration de notre mariage, organisée dans une salle des fêtes. Nous nous sommes évidemment plaints au gérant, mais le mal a été déjà fait. Depuis, nous conseillons à nos amis et à nos proches un retour aux traditions de nos ancêtres. Célébrer un mariage en famille et l'organiser chez-soi comme l'ont fait nos parents et, il n'y a pas si longtemps, nos frères aînés», a fait remarquer un couple, qui a convolé en justes noces l'été dernier, avant de renchérir : «nous avons été arnaqués en matière de prestation de services. La nourriture était infecte, alors que nous avons tout réglé à l'avance rubis sur l'ongle pour être bien servis». Au vu du constat, cet état de fait n'est pas un cas isolé, puisque le même son de cloche s'est fait entendre chez d'autres familles. Depuis l'avènement des salles de fêtes, qui ont, depuis, poussé comme des champignons dans différentes parties de la ville, une grande majorité de couples a sollicité les services de leurs gérants pour l'organisation de la célébration de leur mariage. Les prix proposés varient entre 6 et 15 millions, voire plus, en fonction des prestations de services, souvent décriées par les familles des nouveaux mariés. Il faut avouer également que certaines salles des fêtes proposent des services impeccables, à tous les niveaux, quoi que les tarifs ne soient pas à la portée de tous. Exploitant cette incartade de la part de certains gérants des salles de fêtes, des établissements de commerce se sont aussitôt reconvertis dans la location d'équipements, de chaises, tables et autres tentes, utilisés généralement par des familles pour organiser des fêtes de mariage. La location des chaises à 20 dinars la pièce, les tables à 50 dinars et les bâches utilisées sur les terrasses à 500 dinars, attirent de plus en plus les familles de part l'investissement représentant un montant raisonnable pour une soirée de mariage, à condition, bien entendu, d'avoir de la place pour les mettre. «On fait plus attention à la nourriture qui est en général préparée par la famille des mariés ou par des cuisinières triées sur le volet. Les convives sont issues des deux familles et des proches voisins et les intrus ne peuvent participer s'ils ne sont pas invités. Ce n'est pas le cas dans les salles des fêtes où n'importe qui peut se confondre parmi les invités», explique un père de famille qui vînt juste de marier son fils. D'autre part, ceux qui n'ont pas assez d'espace à la maison, ni terrasse pour célébrer mariages et autres fiançailles et qui n'ont pas non plus les moyens pour se payer une soirée dans une salle des fêtes, n'ont d'autres options que de célébrer leur fête à l'extérieur. Pour ce faire, ils louent une tente verte, des chaises, des tables et ferment une rue ou une ruelle à la circulation et font du tapage toute la nuit, bien sûr en louant les services d'un D-J. Ce dernier monnaye ses services entre 6.000 et 8.000 dinars la soirée, parfois un plus, selon le «niveau» de la prestation, avec en prime le dîner. Et si l'envie prend la famille de filmer la cérémonie et en garder des souvenirs immortels, elle fait appel aux services d'un photographe professionnel, à 50 dinars la photo et jusqu'à 15.000 dinars le film, montage compris.