De plus en plus de familles devant fêter des anniversaires, des fiançailles et des noces cet été se plaignent de l'indisponibilité des salles des fêtes depuis la fermeture massive de ces dernières par les autorités. La raison invoquée par l'administration est que la plupart des salles ne répondent pas aux plans de conformité. Les salles autorisées offrent des prestations en deçà des prix proposés avant la fermeture administrative de centaines d'entre elles. «C'est la logique de l'offre et de la demande», explique-t-on du côté de l'association représentant les propriétaires des salles des fêtes. De nombreuses familles choisissent la période des grandes vacances et des congés pour fêter des mariages ou des fiançailles. Les appartements et les maisons ne pouvant accueillir les centaines de convives, les concernés choisissent donc de fêter leurs heureux événements dans les salles des fêtes. Mais avec la fermeture de centaines de ces lieux en raison du défaut de conformité, les prix proposés pour offrir de tels services dépassent l'entendement. Ceci sans compter les frais accessoires. Aujourd'hui, un propriétaire de salle des fêtes qui louait à 40 000 DA offre le service deux fois plus cher, si ce n'est plus. La somme peut atteindre les 120 000 DA, voire 180 000 DA. «De l'argent qui part en fumée, à cause de la persistance des familles à réussir le mariage», ironise Redouane, qui devrait se marier en juillet prochain. La forte demande exprimée par la population, du moins les concernés, ne risque pas de voir émerger une solution de sitôt. Ceci est l'avis même du président de l'association des propriétaires des salles des fêtes, Mouloud Laïd, qui indique que «les mesures prises par les pouvoirs publics ont été radicales à plus d'un titre». Contacté, il a estimé que «la fermeture des salles des fêtes a engendré une forte demande, puisque d'autres structures n'ont pas remplacé les anciennes». «Le décret ministériel portant organisation des salles des fêtes n'a pas laissé le temps aux propriétaires de se conformer», a-t-il expliqué. «Des salles des fête ont été fermées pour défaut de portail ou d'entrée principale seulement, alors qu'elles pouvaient (les autorités du ministère du Commerce) nous laisser ne serait-ce qu'une semaine pour que notre corporation se conforme aux normes et ne pas être en contradiction avec ledit texte», a-t-il ajouté. En d'autres termes, notre interlocuteur pense que la décision a été prise dans la précipitation. Le résultat, aujourd'hui, est une saturation des salles des fêtes et un manque flagrant en la matière. Pour preuve, les réservations de salles se font maintenant 8 ou 9 mois à l'avance. Comme en témoigne Mustapha, qui a réservé deux salles durant le mois de décembre 2009, alors que son mariage est prévu pour le mois de juillet prochain. La somme qu'il a déboursée est de 140 000 DA, chose impensable il y a un an et demi.