Faisant face l'aéroport Mohamed Boudiaf de Constantine et à quelques centaines de mètres du quartier Bouamama de Zouaghi, le groupe d'habitats précaires de la cité «Belatreche Saïd» est assimilé par de nombreuses personnes à un bidonville mi-urbain, mi-rural. Il est composé de 80 gourbis et 24 chalets, construits dans le cadre de la politique des villages socialistes de la fin des années 1970. Il regroupe une centaine de familles dont la majorité d'entre elles affirme avoir déposé une demande de logement social qui remonte aux années 90 sans suite. Et selon les dires des concernés, cet ensemble d'habitats précaires ne cesse de se développer à proximité de nouvelles infrastructures routières, notamment le parcours de l'autoroute Est-Ouest qui passe juste à côté, allant jusqu'à la décharge de ce site qui n'a jamais été vidée par les services de l'APC, avec en prime les eaux usées traversent les habitations en laissant dégager une odeur insupportable. Et comme il fallait s'y attendre, nous dit-on, cette situation a favorisé la prolifération des rats, de différentes bestioles et même des serpents dangereux vivant sur les berges de oued «Okba» qui coule en ces lieux. Cette situation a provoqué des maladies respiratoires qui ont affecté de nombreux habitants, soutient le représentant de l'association de quartier, M. H.Dridi, père de famille et ancien garde communal en retraite. Notre interlocuteur précise qu'il habite les lieux avec sa famille composée de 8 personnes depuis plus de 25 ans. Il occupe un gourbi qui laisse pénétrer les eaux de pluie. «Une vraie misère, dit-il, et avec ca, j'ai jamais eu de réponse à propos de mon dossier de demande de logement social que j'ai déposé en 1994». D'autres membres du comité de quartier qui ont créé leur association en 2003, ont affirmé que toutes les démarches effectuées auprès des différentes autorités concernées n'ont jamais abouti. Aussi, l'association avait entamé des démarches auprès de ces mêmes services, notamment ceux du secteur urbain de la cité des Mûriers duquel ils dépendent administrativement, mais toujours sans résultat depuis 2004. Selon M. Dridi, «au début des démarches, les instances concernées n'avaient pas encore déterminé si le lieu qu'on occupe fait partie d'une zone rurale ou d'une zone urbaine. Sachez tout de même que les instances concernées ont promis à plusieurs reprises le relogement de nos familles mais ces promesses n'ont jamais été concrétisées. Cela ressemble à une injustice». Contacté vendredi matin, le chef du secteur urbain de la cité des Mûriers, M. Boukrouche, a déclaré que ce site dépend effectivement de sa compétence administrative mais que, à sa connaissance, il n'a reçu aucune doléance de ses habitants. «Certes, les problèmes que rencontrent les habitants de ces constructions illicites vivant dans un site isolé sont tout à fait réels et je ne peux m'avancer à dire que leur cas est pris en charge par la wilaya dans le cadre du programme de relogement de cette catégorie car la question est uniquement du ressort du wali», a-t-il affirmé. Et d'ajouter «j'ai rendu visite aux habitants en compagnie du délégué du secteur urbain et nous avons écouté et enregistré leurs doléances sans leur promettre quoi que ce soit».