Dans un souci d' «éviter les dérives contraires aux principes fondamentaux de l'Islam, et les fetwas transcontinentales» diffusées par des télévisions satellitaires, le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, vient de consacrer un espace «spécial fetwa» sur son site Internet, pour répondre à toutes les questions et les préoccupations des citoyens. Cette initiative, une première en Algérie, vise en premier lieu à barrer la route aux «fetwas» qui nuisent à l'Islam et aux musulmans et mettre un terme à l'imbroglio auquel fait face la jeunesse du fait du foisonnement de fetwas diffusées par diverses chaînes satellitaires. Selon M. Yahia Douri, responsable au sein du ministère, le site en question est aussi une fenêtre ouverte aux citoyens pour découvrir les différentes activités du ministère. Il est ouvert à tous les citoyens qui peuvent ainsi poser leurs questions, notamment tout ce qui est lié aux concepts de l'Islam. Il leur sera répondu directement sur le site du ministère ou par courrier électronique. La décision du ministère intervient dans un contexte particulier marqué par un flot médiatique qui véhicule des fetwas à travers les chaînes satellitaires, avec tous les effets que cela peut engendrer sur la société. La globalisation en cours, en passe de créer une sorte de «mondialisation de la fetwa», a pour conséquence une pluralité de pratiques déroutantes pour le commun des gens, dans une même société. Des oulémas avaient, à maintes reprises, exhorté les imams à se conformer aux avis émis par les instances religieuses nationales habilitées et éviter les festwas. Ils ont également souligné l'importance du respect de la référence juridico-religieuse nationale et les conditions requises dans la fetwa, mettant en garde contre l'impact social des «fetwas satellitaires». Le ministre des Affaires religieuses M. Ghlamallah, lors d'une cérémonie en l'honneur d'une promotion de récitants du Saint Coran sortie de l'école coranique «Abou Zeyd el Kaïraouani» de Rouiba, avait insisté sur le paramètre social de la fetwa, et s'est élevé contre ceux qui n'hésitent pas à prononcer des avis religieux sur des questions qui reviennent aux érudits en sciences religieuses. Tout en indiquant que l'Islam en Algérie est «authentique», M. Ghlamallah a, mis en garde contre «certaines tendances» qui préconisent le recours à des courants étrangers à la culture et à l'identité de l'Algérien. «Nous avons en Algérie des oulémas et des exégètes qui ont abordé divers domaines. C'est de ceux-là qu'ils vous faut vous inspirer», a-t-il lancé à l'adresse des étudiants de l'école coranique.