Un organisme national sera mis en place par le ministère des Affaires religieuses et des Waqfs pour l'émission et la diffusion des fetwas. Cette institution devrait mettre de l'ordre dans ce domaine sensible ouvert, jusque-là, aux pseudo-ulémas et fauteurs de troubles de tous bords. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a annoncé, hier, vendredi, le lancement d'un projet d'institutionnalisation de la fetwa à l'échelle nationale sans toutefois donner plus de précision. Invité à une émission de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre des Affaires religieuses, repris par l'APS, a indiqué que le projet vise à «unifier la fetwa à l'échelle nationale pour sortir de l'habituel» et éviter les différences dans l'application des préceptes de la religion. M. Ghlamallah a rappelé à ce propos l'existence de «conseils scientifiques au niveau national qui diffusent, une ou deux fois par semaine, des fetwas à travers les ondes des radios locales et régionales à l'attention des citoyens». Le ministre a cependant pris le soin d'appeler les fidèles «à éviter le recours aux sites Internet et autres médias similaires pour chercher des explications relatives à la religion musulmanes, car cela peut créer des différences dans l'application et des confusions dans l'esprit des gens». Une fois mise en place, cette institution pourra aussi contrecarrer les «fetwas» émises à tout bout de champ par de simples citoyens. Des «on dit» qui abusent la foi des fidèles, généralement à propos de la pratique religieuse, entre ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire. S'agissant du bilan de la saison du Hadj-2007, le ministre a relevé «des insuffisances dans le domaine de l'hébergement et de la restauration». Des insuffisances, nuance-t-il, dont le traitement a besoin de déployer «davantage d'efforts» à l'avenir. Selon l'invité de la Chaîne III, les Saoudiens se sont rendus responsables de quelques lacunes relevées dans l'organisation de la dernière campagne du pèlerinage. L'entreprise saoudienne qui a signé un contrat avec la Mission nationale du Hadj pour assurer la restauration et l'hébergement, «n'a pas honoré toutes les clauses du contrat», a déploré M. Ghlamallah. C'est un phénomène habituel : à chaque saison, l'organisation du pèlerinage connaît des dysfonctionnements qui la décrédibilisent. C'est dans le sens de mieux prendre en charge les hadjis que le ministre a rappelé l'importance de la modernisation du secteur, à travers la création d'un Office national chargé de l'organisation du Hadj. D'après le premier responsable du secteur, il y a une nécessité «d'accorder le droit et la priorité aux citoyens n'ayant pas encore accompli le cinquième pilier de l'Islam». Pour ce faire, M. Ghlamallah a appelé les citoyens à accomplir le rite «une seule fois pour donner la chance aux autres citoyens» d'aller aux Lieux Saints de l'Islam.