Assaillis par de nombreux problèmes, les 30 artisans qui occupent les locaux commerciaux du marché Ali Mendjeli, attribués il y a plus d'une année dans le cadre du programme du président de la République, sont montés au créneau hier pour dénoncer «les conditions désastreuses dans lesquelles ils exercent leurs activités, notamment l'absence de sécurité, d'hygiène, d'eau, d'électricité et de gaz.» Ils pointent du doigt tout à la fois la mairie d'El Khroub, propriétaire des locaux puisque la nouvelle ville Ali Mendjeli dépend d'elle administrativement, ainsi que la Sonelgaz et la Seaco. En majorité des femmes qui s'adonnent à diverses activités comme la coiffure et la couture, ces commerçants disent «qu'ils ont été complètement abandonnés par la mairie, qu'ils sont au bord de la rupture et qu'ils risquent d'ici peu de mettre la clé sous le paillasson si les différents opérateurs cités n'interviennent pas pour remédier à la situation. Voyez-vous dit une coiffeuse, j'utilise un réchaud à gaz butane (tabouna) pour chauffer l'eau destinée aux clientes, et cela est indigne d'un salon de coiffure». Sa collègue couturière se plaint, elle, «de l'absence de sécurité, de jour comme de nuit, et de la présence constante dans le marché d'individus à l'allure inquiétante et aux propos obscènes». Une troisième femme déclare «qu'on voit même des meutes de chiens qui rôdent toute la journée dans le marché sans être le moins du monde inquiétées». Cette dernière tentera par la suite de décrire une situation hygiénique à la limite de ce qui est tolérable. Contacté, le président de l'APC du Khroub répond que «le cas de ces commerçants est pris en charge par ses services et lui-même a programmé, pour le mois de septembre prochain, la tenue d'une réunion de coordination avec la Seaco et la SDE pour discuter et élaborer ensemble une formule qui permettra aux intéressés de bénéficier de toutes les commodités dont ils ont besoin». En ce qui concerne la sécurité et l'hygiène, il a invité les commerçants à prendre à leur charge la désignation de vigiles ou gardiens qui exerceront de jour comme de nuit, et qui se chargeront également d'assurer eux-mêmes l'hygiène des lieux. «Ce personnel ne peut pas être recruté par la mairie et il sera à la charge des commerçants comme cela se pratique dans les autres marchés de la wilaya», assure le président de l'APC. Quant aux responsables de la Seaco, ils se sont d'abord montrés étonnés d'être interpellés et mis en cause par ces commerçants. Selon M. Bougheda de la cellule communication de la société des eaux, ses services ignorent jusqu'à l'existence des locaux en question. «La question de l'alimentation de ces locaux en eau potable ne pose aucun problème pour nous pourvu que ces personnes en fassent la demande en prenant attache avec l'agence commerciale de la société et la direction générale, munies de visas de l'APC du Khroub». C'est pratiquement la même réponse fournie par M. Guebgoub, du service communication à la direction régionale de la Société de Distribution de l'Electricité et du gaz dont le siège se trouve à Ali Mendjeli. Ce responsable a affirmé que les intéressés n'ont jamais pris attache avec l'agence commerciale qui se trouve à proximité et il les a invités à s'en rapprocher pour exprimer des demandes individuelles de raccordement en électricité et en gaz. Selon ses dires, ils seront satisfaits rapidement.