Elysée attend les exigences exactes du groupe d'Abou Zeid qui a exécuté le Français Michel Germaneau, en juillet dernier, et le Britannique Edwin Dyer, en 2009. «La France est prête à engager le contact à tout moment avec Al-Qaïda au Maghreb islamique qui a revendiqué l'enlèvement de sept otages dans la nuit du 15 au 16 septembre. La seule difficulté que nous ayons c'est que, comme d'habitude dans ce genre d'affaire, ce sont les preneurs d'otages qui sont les maîtres du temps», affirme sur Europe 1 l'amiral Edouard Guillaud, le chef d'état-major des armées françaises excluant d'un revers de main toute «intervention militaire». «Les forces militaires sont là en soutien de notre diplomatie et une intervention n'est pas à l'ordre du jour», explique-t-il. Jeudi, Hervé Morin, le ministre de la Défense, avait déjà ouvert la porte à des négociations. «Notre souci, c'est de pouvoir entrer en contact avec Al-Qaïda et d'avoir des revendications que nous n'avons pas». Le ministre de la Défense Hervé Morin expliquait, jeudi, sur RTL, que les pourparlers avec les preneurs d'otages n'avaient pas encore débuté» sans préciser s'il privilégie la voie de la négociation, directe ou indirecte. Deux déclarations qui tranchent fondamentalement les discours de Nicolas Sarkozy et de François Fillon qui évoquaient fin juillet une véritable «guerre contre Al-Qaïda». «Tout est fonction des circonstances qui peuvent évoluer très vite», réplique l'amiral Guillaud. «La discrétion est une condition de l'efficacité de notre action», précise le ministère français des Affaires étrangères reconnaissant que tous les services de l'Etat sont pleinement mobilisés pour obtenir la libération des otages. Nicolas Sarkozy qui multiplie les réunions stratégiques à l'Elysée attend les exigences exactes du groupe d'Abou Zeid qui a exécuté le Français Michel Germaneau, en juillet dernier, et le Britannique Edwin Dyer, en 2009. Cette attente qui tarde viserait-elle à faire monter la tension ? Dénoterait-elle de l'existence de divergences au sein des ravisseurs sur le montant de la rançon et les noms des prisonniers à libérer par les pays du Sahel où les intérêts stratégiques de la France sont en jeu ? Dire que Nicolas Sarkozy qui avait récupéré au Mali, Pierre Camatte, fin février en contrepartie de quatre islamistes détenus au Mali, avait ouvertement critiqué fin août la libération de deux otages espagnols retenus au Sahel par Aqmi, en échange du versement d'une grosse rançon !