Comme pour le transport par taxi, le transport en commun connaît aussi une prolifération des transporteurs clandestins. Ce sont des fourgons aménagés de neuf places qui viennent quotidiennement concurrencer les bus et ce au niveau des stations règlementaires. Ils sont là du matin au soir en train de proposer leurs services aux usagers avec un tarif plus cher, 20 DA la place. Malgré leurs prix élevés par rapport aux bus, ces clandestins trouvent toujours preneurs et ne manquent pas de clients. Cette situation dure depuis presque une décennie, selon les transporteurs des cinq lignes concernées par ce phénomène, à savoir les lignes 28, 29, 39, 49 et 59. Mais depuis une année, ces opérateurs disent vivre le calvaire avec ces intrus dont le nombre a triplé en un temps très court. Rien que pour la ligne 49 reliant le centre-ville à Petit Lac, plus d'une quarantaine de fourgons aménagés sont stationnés côte à côte avec les bus et exploitent cette ligne sans autorisation de la part de la direction des transports. Pour le citoyen qui a toujours souffert du manque de transport dans ces lignes, l'essentiel est d'arriver à destination même s'il faut payer 5 DA supplémentaires. Cependant, du côté des transporteurs, c'est le ras-le-bol total de ces conditions de travail, devenues de plus en plus difficiles. La colère est à son summum au sein de la corporation des transporteurs qui ont décidé de monter au créneau pour mettre de l'ordre au niveau des stations. Pour faire entendre leur voix et sensibiliser les autorités locales sur ce qu'ils qualifient de «fléau», les transporteurs, affiliés au syndicat de transport de voyageurs et de marchandises (SNTT), ont animé, hier, une conférence de presse où ils ont exposé le problème. «Nous ne pouvons plus travailler dans ces conditions», explique le représentant des transporteurs des cinq lignes. «Si, dans le passé, ces clandestins agissaient discrètement et n'osaient pas se montrer, aujourd'hui, ils font dans la concurrence déloyale sans scrupule. Ils font les mêmes heures que nous. Ils nous piquent la clientèle. Ils garent leurs véhicules dans la même station que nous les transporteurs qui exploitons ces lignes avec le permis de conduire adéquat, l'assurance et l'autorisation d'exploitation, délivrée par la direction des transports. Ces clandestins ne détiennent aucun document légal et ils viennent exploiter notre espace sans aucun droit», dira le même interlocuteur. Pour agir contre ce phénomène, les transporteurs demandent aux autorités locales de sécuriser le circuit des cinq lignes sus-citées et de prendre les mesures qui s'imposent à l'encontre des clandestins. «Nous voulons des actions contre ce phénomène. Nous ne voulons pas des solutions d'urgence pour qu'ensuite nous nous retrouvons à la case départ», ajoute le représentant des transporteurs. Ultime recours si la situation persiste et aucune réaction de la part des autorités locales n'est manifestée est la grève. «Pour l'instant, nous agissons dans le calme et sans faire dans l'agitation, mais si aucune mesure n'est prise pour organiser le transport au niveau des cinq lignes, les transporteurs sont déterminés à passer à une vitesse supérieure maintenant qu'ils se sont unis, les opérateurs des cinq lignes, pour la même cause », souligne ce transporteur.