Le dossier relatif au vieux bâti devra constituer l'un des principaux défis que les autorités locales d'Oran auront à relever pour le prochain quinquennat. L'arrivée de M. Abdelmalek Boudiaf comme nouveau wali d'Oran, en provenance de la wilaya de Constantine, une wilaya qui ressemble justement sur beaucoup d'aspects à Oran, notamment dans la nature de son tissu urbain, constitue pour beaucoup d'observateurs un signe qui ne trompe pas sur la volonté de l'Etat de donner un nouveau souffle à ce dossier qui semble encore peiner pour trouver sa vitesse de croisière. A Constantine, M. Boudiaf avait en effet eu à gérer l'épineux problème de la lutte contre l'habitat précaire dans toutes ses formes par le relogement de milliers de familles dans la nouvelle ville Ali Mendjeli. Du pain sur la planche à Oran où l'action devra s'articuler autour de trois axes principaux : le relogement des familles vivant dans des immeubles menaçant ruine, la réhabilitation des immeubles classés orange et l'éradication des bidonvilles. Cet effort devra être accompagné par d'autres réponses d'accompagnement adaptées aux différents profils des demandeurs classiques de logements (logements sociaux, socio-participatifs ou promotionnels aidés). Selon des chiffres communiqués récemment par le directeur de l'urbanisme et de la construction, la wilaya d'Oran compte au sein de son parc immobilier environ 54.000 unités classées vieux bâtis qui nécessitent une expertise pour définir les actions à mener. La part des logements classés rouge, donc à démolir, représente 10% du parc immobilier expertisé. Les logements classés orange, qui nécessitent une réhabilitation, constituent pour leur part près de 27%. Sur ce dernier volet relatif à la réhabilitation, il est à noter que les travaux de réhabilitation des 99 immeubles à Oran, dont une partie a été lancée avant d'être interrompue pour plusieurs semaines, a repris dernièrement, selon l'OPGI d'Oran. Il semblerait, en effet, que toutes les réserves ont été levées et les contrats avec les quinze entreprises chargées de l'opération ont été normalisés, selon la même source, qui a signalé que ce lot à réhabiliter, dont il reste une partie composée de 65 immeuble en voie de lancement, fait partie d'un programme de 200 immeubles. Les travaux de réhabilitation de 19 immeubles situés notamment au boulevard Khedim Mustapha (ex-Stalingrad), à haï Sidi El-Houari, et de 15 immeubles au boulevard Maata Mohamed El-Habib, au centre-ville d'Oran, ont été interrompus durant plusieurs semaines, avant d'être relancés ces derniers jours. En revanche, l'opération de réhabilitation des 101 immeubles restants du même programme n'a pas encore démarré. Le directeur de l'urbanisme et de la construction (DUC) de la wilaya d'Oran, M. Maamar Melhout, avait, lors du dernier briefing hebdomadaire de la wilaya, indiqué que les 101 immeubles en question ont fait l'objet d'un avis d'appel d'offres qui s'est avéré «infructueux». Evoquant un autre programme de réhabilitation de 400 immeubles, il a expliqué que la priorité est accordée au centre-ville qui dénombre 206 immeubles à sauvegarder au niveau des rues Larbi Ben M'hidi, Mohamed Khemisti, 20 Août. Font partie également de ce programme 128 immeubles au niveau de haï Sid El-Bachir (ex-Plateau), 40 à Mers El-Kébir et 26 à Arzew. Il est à noter, par ailleurs, que la wilaya d'Oran avait procédé au cours des deux dernières années au relogement de près de 800 familles dans le cadre d'une opération spéciale « Vieux bâti » qui s'est déroulée en plusieurs tranches. Ceci dit, des centaines de familles, notamment dans des quartiers comme St Antoine, St Pierre, Miramar et Derb, attendent toujours leur tour. D'autre art, plusieurs opérations d'amélioration et d'aménagement urbains cibleront 149 sites dans la wilaya d'Oran, dans le cadre de l'actuel plan quinquennal, a indiqué le directeur de la construction et de l'urbanisme. Dans ce cadre, une enveloppe financière de plus de 3,5 milliards de dinars a été allouée à ces opérations qui toucheront les 26 communes de la wilaya, a ajouté M. Maamar Melhout, qui a présenté un exposé sur la situation de son secteur à l'occasion des rencontres hebdomadaires qu'abrite le siège de la wilaya. Ces sites urbains, situés pour la plupart dans les communes du groupement d'Oran (Oran, Bir El-Djir, Es-Sénia et Sidi Chahmi), feront l'objet de divers travaux d'amélioration urbaine portant sur l'aménagement de l'environnement, la création d'espaces verts, le développement des espaces publics, l'assainissement du foncier... Ces opérations contribueront également à récupérer de nouvelles assiettes foncières permettant la concrétisation de programmes de développement tracés dans le plan quinquennal 2010-2014, a ajouté le même responsable. Il est prévu que ces opérations d'aménagement et d'amélioration urbains touchent 42 sites dans l'ensemble des communes de la wilaya d'Oran, afin de se doter d'une surface foncière globale évaluée à environ 428 hectares, dans le but de réaliser plus de 38.000 unités de logements de diverses formules programmées pour les trois prochaines années. Sur un autre plan, une révision de 23 études relatives au plan directeur d'aménagement urbain (PDAU) des communes sera, pour rappel, prochainement lancée, s'ajoutant aux 155 études relatives au plan d'occupation des sols (POS), qui vont permettre de lancer des opérations de développement et la réalisation d'infrastructures publiques dans différents domaines, à l'exemple du logement, des structures de santé et des services administratifs publics.