Pour son premier discours prononcé devant les membres de l'exécutif et les élus, le nouveau wali, Abdelmalek Boudiaf, a préféré placer la barre très haut et lancer le défi de faire une mise à niveau à tout ce qui touche à la ville et à la vie quotidienne des citoyens. M. Boudiaf se considère en mission spéciale avec une feuille de route bien élaborée. «Je ne suis pas venu faire la guerre à quiconque, je suis venu développer la wilaya et j'annonce tout de suite la couleur. Ma première mission sera d'appliquer le programme présidentiel et de faire un assainissement dans toute la wilaya et je suis très à l'aise pour travailler avec tout le monde». C'est en ces termes qu'il a voulu faire passer son message, à l'ouverture, hier, de la 3ème session de l'APW et laisser chacun faire sa propre lecture, même si le discours paraissait franc et direct. Relever un tel défi dans une wilaya comme Oran serait réaliser un voeu de toute la population oranaise qui espère avec l'arrivée de chaque nouveau responsable le changement et l'amélioration du cadre de vie. Hélas, après expiration du mandat d'un wali, les critiques fusent de toutes parts et le bilan fait par les citoyens est souvent négatif. Le nouveau responsable de la wilaya va-t-il réussir là où ses prédécesseurs ont échoué ? Le verdict sera prononcé d'ici un an. Ce sont ces 12 mois que M. Abdelmalek Boudiaf va consacrer à faire la mise à niveau de la wilaya et poursuivre ensuite la réalisation des projets inscrits. Par opération d'assainissement, le wali veut s'attaquer à tous les projets en instance et ceux qui demeurent depuis dix ans en chantier. «Je veillerai, dira-t-il, à ce que tout ce qui est lancé depuis 1999, 2000 et 2001 soit achevé. Il sera aussi question d'une mise à niveau destinée à tout le monde, cadres de la wilaya et agents administratifs, afin de s'intégrer dans l'environnement que je représente». Selon le wali, les retards seront rattrapés et en même temps, il y aura le lancement des projets structurants dans les secteurs de la Santé et de l'Enseignement supérieur. L'autre mission que le nouveau wali s'est tracé est l'élaboration d'un programme d'urgence pour l'amélioration des prestations de services au niveau des urgences, la réhabilitation du vieux bâti et la réfection du réseau des eaux usées. Le premier responsable de la wilaya se dit attentif à toutes les critiques qui contribuent au développement et à la prise en charge des problèmes de la ville. Parmi ces problèmes épineux, celui de la gestion des déchets. La collecte, le transport et le traitement des déchets, des opérations contenues dans le programme national de gestion des déchets municipaux et prévues dans le cadre de la loi 01/19 du 12/12/2001 mais qui n'ont pas été appliquées par manque de moyens humains et matériels. Pour revoir tout le système de la gestion des ordures, la wilaya compte revenir au système pollueur-payeur. La taxe varie entre 500 et 1.000 DA par habitation collective et individuelle et la commune est chargée de faire le recouvrement. Pour une wilaya qui compte 132.000 logements, le manque à gagner est de 350 millions de DA. Selon le directeur de l'environnement, actuellement, le recouvrement de cette taxe a atteint à peine 1,39%, soit un montant de 4 millions de dinars seulement des 350 millions que les mairies n'arrivent pas à récupérer. Concernant le traitement des déchets, il est prévu la réalisation de trois centres d'enfouissement à Hassi Bounif, Arzew et El Ançor, deux centres de tri plus une étude de schéma directeur pour la prise en charge des déchets spéciaux et dangereux, la réhabilitation des décharges, dont la décharge d'El Kerma, et la réalisation de décharges de contrôle des déchets inertes au groupement d'Oran.