Le vice-président du conseil national de l'Ordre des pharmaciens a réaffirmé hier, en marge des 3es journées de pharmacie hospitalière et du 1er forum de pharmacie industrielle, à l'hôtel Aurassi, le soutien total de son ordre pour le développement de l'industrie pharmaceutique locale. Tout en rappelant à l'ordre l'ensemble des pharmaciens pour une bonne pratique pharmaceutique, Benbahmed Lotfi s'est dit contre tout soutien de façade orchestré par des groupes d'intérêt favorisant uniquement le volet financier. Lors de son discours d'ouverture, Benbahmed a demandé à ses confrères d'éviter au maximum la polémique, notamment quand il s'agit de l'intérêt national, en parlant de l'industrie pharmaceutique. «J'appelle publiquement toute la chaîne du médicament à revenir à la raison, d'éviter la polémique par des déclarations des uns contre les autres et de ne pas travailler seulement pour des considérations financières», a-t-il recommandé, en rappelant aux pharmaciens leur responsabilité quant au respect de la réglementation et des normes nationales et internationales afin d'assurer une bonne pratique pharmaceutique en matière de production et de distribution des médicaments. Le conférencier a insisté sur la bonne pratique pharmaceutique qui permettra à notre pays d'éviter au maximum la contrefaçon, la pénurie des médicaments et la mauvaise couverture sanitaire des citoyens. Il a même prévenu certains pharmaciens: « On prendra des mesures contre les débordements de certains confrères», a-t-il souligné. En ce qui concerne l'évolution de l'industrie pharmaceutique algérienne, Benbahmed a affirmé qu'elle se porte un peu mieux qu'auparavant, notamment après que le gouvernement algérien eut décidé d'interdire l'importation de médicaments qui sont déjà produits en Algérie. En langage des chiffres, Benbahmed a souligné que l'Algérie compte 70 entreprises spécialisées dans la production des produits pharmaceutiques. « On reconnaît que ces entreprises n'ont pas toutes le même niveau : on a des entreprises qui se portent bien, d'autres non. Car certaines d'entres elles n'arrivent toujours pas à maîtriser le volet technique », a-t-il mentionné. Le conférencier a souligné par ailleurs l'absence de personnel qualifié. « Nous formons 1.000 pharmaciens par an, mais nous n'avons pas de spécialistes dans l'industrie pharmaceutique », a-t-il souligné, en rappelant que la filière consacrée à l'industrie pharmaceutique a été supprimée depuis quatre ans, sans en connaître les raisons. Les responsables de l'Ordre des pharmaciens appellent les secteurs concernés, notamment le ministère de l'Enseignement supérieur, à réintroduire cette filière, en appelant d'autres structures à établir des programmes de formation technique pour des pharmaciens dans le domaine de l'industrie pharmaceutique. Enfin, beaucoup de questions liées à l'industrie pharmaceutique vont être débattues lors de ces deux jours par les pharmaciens, ainsi que d'autres thèmes, notamment le statut du pharmacien hospitalier, qui demeure mal considéré dans les structures hospitalières. Pourtant et selon les responsables de l'ordre, «le pharmacien hospitalier est derrière toutes les opérations de contrôle et de distribution dès l'arrivée des médicaments à l'hôpital et jusqu'à leur acheminement aux malades». Le vice-président de l'Ordre des pharmaciens a indiqué que le nombre des pharmaciens hospitaliers est de 200 à travers le territoire national. « On compte 1 à 2 pharmaciens par structure, ce qui est insuffisant vu le volume de travail. Il faut penser au recrutement en créant des postes, sachant que nous formons 1.000 pharmaciens par an à travers nos universités». Au sujet de savoir pourquoi on enregistre des perturbations, voire des pénuries de médicaments dans certaines structures, une pharmacienne de l'hôpital Drid Hocine a affirmé que son service (pharmaceutique) élabore des listes de prévisions de médicaments selon les besoins et veille à leur distribution jusqu'à leur acheminement au malade.