L'application du nouveau code de la route ne suffit pas pour maîtriser le phénomène des accidents de la route, surtout lorsqu'on sait que de nombreux véhicules, notamment ceux exploités dans le transport en commun, dépassant les 30 ans d'âge, continuent de circuler dans la ville avec tous les dangers qu'ils représentent. Voyant l'état de vétusté avancé de nos bus et de nos taxis, il serait vraiment difficile de croire que ces véhicules se soumettent régulièrement à un contrôle. En effet, tous les véhicules sont censés passer au contrôle technique. Pourtant, on constate que des voitures non conformes circulent dans les rues d'Oran. Selon une source de la direction du transport, quelque 3.000 véhicules interdits de circulation par les services du contrôle technique circulent toujours à Oran. Ces voitures, dont la majorité dépassent les 30 ans d'âge, des ambulances et des poids lourds notamment, ont été interdites de circuler, vu le danger qu'elles présentent pour les autres automobilistes et pour l'environnement. Parmi ces véhicules, des taxis et des camions qui circulent toujours. Selon la même source, les anciens véhicules sont à l'origine de nombreux accidents de la circulation vu la vétusté de leurs équipements. En outre, de nombreux camions citernes des vendeurs ambulants d'eau potable, des tracteurs agricoles et des engins de carrière et de travaux de chantiers, très vieux et très vétustes, circulent encore. Cette situation relance le débat sur le contrôle technique des poids lourds qui seraient à l'origine de nombreux accidents meurtriers sur nos routes. Le souvenir de l'accident meurtrier qui a coûté la vie à 16 personnes en août 2009 à 2 km de la ville de Ghazaouet dans la wilaya de Tlemcen reste encore vivace dans les esprits. Un camion avait percuté de plein fouet un véhicule de transport rural de type J5 avec 14 passagers dont des femmes et des enfants. Le camion fou de 10 tonnes transportant du sable n'avait aucun système de freinage. Il a fallu plus de 3 heures aux sauveteurs pour arriver à découper, dans la mare de sang, les tôles et retirer les 16 corps inertes et mutilés Dans ce cadre, l'Etat envisage d'interdire la circulation des vieilles voitures âgées de plus de 30 ans et de durcir le Code de la route pour tenter de mettre un terme à l'augmentation du nombre d'accidents de la circulation. Le projet devait être soumis au gouvernement. Une commission spécialisée devait déterminer les critères pour le retrait de ces véhicules, sur la base de l'âge, du nombre de kilomètres parcourus et de l'état du véhicule. Le retrait des épaves, notamment les bus et les camions, permettra également de stimuler l'industrie automobile algérienne (Société nationale des véhicules industriels SNVI). Selon les estimations officielles, 60 % des voitures circulant en Algérie ont plus de dix ans. Les responsables du gouvernement sont également préoccupés par les accidents provoqués par les transports en commun. Ils expliquent que ces accidents sont souvent le fait de bus anciens et de conducteurs. Les autorités réfléchissent également au remplacement des vieux bus par de nouveaux modèles et à une réorganisation complète du secteur des transports. Pour rappel, le parc automobile d'Oran est estimé à quelque 270.000 véhicules.