En marge d'une rencontre entre producteurs et chercheurs dans la filière pharmaceutique organisée hier à l'université de Constantine, des opérateurs économiques constantinois, activant dans cette filière, ont estimé «que l'objectif de satisfaire 65 à 70% des besoins nationaux en médicaments par la production locale apparaît tout à fait réalisable à l'horizon 2012». En effet, assure le représentant d'un laboratoire privé de production de médicaments comptant parmi les 18 unités de production et de conditionnement pharmaceutique implantées dans la wilaya de Constantine, actuellement tout le monde est versé dans le générique et cet objectif est parfaitement réalisable, compte tenu des capacités actuelles du pays, pourvu que l'Etat mette à la disposition des producteurs les moyens nécessaires pour mener un travail correct». C'est également l'avis exprimé par le directeur de wilaya de la Petite et Moyenne Entreprise (DPMEA) de Constantine, M. Achouri, qui, à l'ouverture de cette rencontre, a dressé un état des lieux de l'industrie pharmaceutique dans la wilaya en signalant que les 18 unités de production et de conditionnement du médicament, installées dans les communes de Constantine, Khroub, Ben Badis et de Zighoud-Youcef, produisent des médicaments génériques sous différentes formes, liquides et solides (sirops, antibiotiques, pommades, etc.). Parlant de la rencontre elle-même, M. Achouri dira que «l'intérêt de la rencontre d'aujourd'hui, qui découle d'une convention signée en 2009 entre la DPMEA et l'université Mentouri de Constantine (UMC), est de mettre en relation directe les chercheurs et les producteurs, car dans l'avenir, les étudiants mèneront leurs recherches sur les thèmes qui seront choisis par ces derniers. Cette formule a également le mérite de régler le problème des débouchés pour les étudiants puisqu'ils seront recrutés par l'entreprise». La journée scientifique, animée par des communications axées sur les domaines de la recherche et de la formation dans la filière pharmaceutique, a réuni les opérateurs économiques, les laboratoires de recherche et les chercheurs de l'université qui activent dans ce domaine, ainsi que des étudiants en pharmacie, venus assister aux communications et participer aux débats». A propos de cette nouvelle formule d'ouverture de l'université sur son environnement économique, Mme Hobart, vice-recteur chargée des relations extérieures, de la coopération, de l'animation et la communication et des manifestations scientifiques à l'UMC, expliquera que l'université Mentouri «organisait chaque année un forum université-entreprises, mais il s'est avéré que ce choix n'était pas très efficace et nous avons opté, avec la collaboration de la DPMEA, pour l'organisation dateliers thématiques ciblés consistant à réunir des chercheurs et des producteurs pour essayer de dégager des thèmes de recherche appliquée dans le domaine socio-économique. Car, pour notre part, nous estimons qu'il faut à tout prix valoriser le produit de notre recherche en l'appliquant au niveau de l'entreprise économique». Un producteur privé a jugé, lui, que «la rencontre est très intéressante parce qu'elle permet de connaître quels sont les outils qu'utilise l'université et surtout quels sont les projets de recherche en cours qui peuvent répondre à nos attentes. Cela permet également de lancer, entre partenaires, les passerelles nécessaires pour un travail de recherche qui peut aboutir à la production locale de médicaments à partir des plantes qu'on trouve ici à Constantine». Pour terminer, le DPMEA a annoncé que des rencontres similaires sont prévues avant la fin de l'année et toucheront d'autres filières industrielles fortement implantées dans la wilaya, telles que l'agro-alimentaire, les matériaux de construction et la mécanique.