La nécessité de labelliser les produits et d'assurer leur traçabilité à travers l'étiquetage, est un élément déterminant de croissance sur les marchés d'exportation ou la filière est présente de façon marginale et sous forme de «niche communautaire». Pour décrypter les enjeux de la filière Boissons et jus sur des marchés d'exportation, Algex et le Programme OPTIMEXPORT organise 07 Juillet 2010 à un séminaire d'information « Panorama prospectif de la filière boissons et jus» qui se tiendra au siège de l'Agence Nationale de Promotion du Commerce Extérieur. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'actions destinées à améliorer le niveau d'information des PME algériennes déjà orientées export ou ayant des velléités d'exportation. « L'objectif de cette journée est de fournir aux opérateurs de la filière ; des éléments d'analyse stratégiques sur les marchés porteurs, des méthodologies d'approche des marchés et des éléments sur le positionnement de la concurrence, à partir d'une approche macro-économique de la filière, des flux internationaux, d'une approche micro-économique, résultant des entretiens conduits avec les entreprises du Challenge OPTIMEXPORT, d'un Benchmarking des exportations des pays du Maghreb et enfin d'une analyse des exigences et impacts réglementaires et douanières sur la filière » soulignent les organisateurs. Le marché des boissons gazeuses serait le plus dynamique à travers le monde. L'Algérie n'y fait pas exception et on relève des marges de progression très importantes. Selon le Rapport EDPME 2007, consacré à l'industrie des boissons et jus de fruits, la consommation annuelle de boissons gazeuses et d'eaux embouteillées a été respectivement de 22 litres/hab. contre 4,7 litres/ hab. pour les jus de fruits et boissons plates. Seulement 1% des eaux embouteillées et des boissons gazeuses sont importées. La filière boissons est ainsi caractérisée par une couverture quasi-totale du marché national par un secteur privé dominant. Attirés par la croissance du secteur, notamment dans les sous-secteurs « Eaux minérales et boissons aux fruits » 1627 producteurs sont inscrits au registre de commerce, le plus souvent en tant que personnes physiques, causant un préjudice considérable aux véritables professionnels de la filière au nombre de 400 à 500. Trente cinq d'entre eux regroupés au sein de l'Association des Producteurs Algériens de Boissons (APAB), détiennent près de 85% du marché et tentent de faire face à une forte concurrence déloyale qui fait fi des conditions d'hygiène et des standards internationaux. Pour pallier à l'absence d'une Association de Consommateurs pouvant informer et protéger les consommateurs sur la qualité des produits, l'APAB, en prévision de la période estivale et du Ramadhan, s'est récemment engagée à lancer une campagne de sensibilisation sur la qualité de certaines boissons. La nécessité de labelliser les produits et d'assurer leur traçabilité à travers l'étiquetage, est un élément déterminant de croissance sur les marchés d'exportation ou la filière est présente de façon marginale et sous forme de «Niche communautaire». Confortés par l'exclusion des boissons de la liste des produits bénéficiant de la franchise douanière dans le cadre de la GZALE et par un mode de consommation « Made-in Algeria», les producteurs locaux peuvent trouver leurs marques sur les marchés extérieurs. Il reste qu'un marché mieux régulé ainsi que l'appropriation et le respect d'un référentiel normatif par l'ensemble des acteurs activant dans ce segment constituent les exigences les plus urgentes à satisfaire.