Pour détourner l'attention des défenseurs des droits de l'homme de la répression qu'il exerce au quotidien contre la population et les militants indépendantistes au Sahara Occidental occupé, le Makhzen avait lancé, il y a quelques mois, une campagne d'intox visant à accréditer auprès de l'opinion internationale que les réfugiés à Tindouf vivent sous régime carcéral et sont empêchés de «rejoindre la mère patrie». Une propagande qui a volé en éclats sous l'effet de la révolte qui embrase le territoire occupé, notamment à Laayoun, où plus de 20.000 personnes ont dressé des campements hors de la ville pour manifester leur révolte contre l'occupation marocaine. L'opinion internationale n'a pas été dupe de la diversion faite par le Makhzen et ne considère nullement les camps de Tindouf comme autant de prisons où les Sahraouis seraient confinés contre leur gré, mais en tant que lieux où s'est repliée provisoirement la nationalité sahraouie dans l'attente que la communauté internationale lui permette de réintégrer le sol national. La révolte qui s'est exprimée à Laayoun est en train de déciller pas mal d'yeux au sein de cette communauté internationale sur la question sahraouie. C'est ainsi qu'en France et aux Etats-Unis, deux pays dont les diplomaties appuient la thèse de la «marocanité du Sahara Occidental», de plus en plus nombreuses sont les voix qui s'élèvent contre cette interprétation tronquée de la réalité du problème sahraoui et à dénoncer la perpétuation de l'occupation de ce territoire au nom de ce concept. Les amis de la cause sahraouie redoublent quant à eux les initiatives qui concourent à mettre le trône et le Makhzen marocains au ban de la communauté internationale et à faire pression sur les Nations unies pour qu'elles cessent de faire preuve d'inertie et d'aveuglement face à une occupation illégale au mépris de la légalité internationale. Il ne suffit pas en effet d'obtenir que les autorités marocaines reprennent le cycle des négociations informelles avec le Front Polisario, représentant légitime du peuple sahraoui. Il faut encore et constamment faire pression sur elles pour qu'elles renoncent à la politique des échappatoires, en reconnaissant le droit des Sahraouis à l'autodétermination et qu'elles cessent du même coup de recourir à la violation des droits de l'homme à l'encontre de la population qui revendique pacifiquement contre l'occupation de son pays. Depuis la révolte pacifique que mènent les milliers de Sahraouis à Laayoun, le blocus que leur impose le Makhzen et la répression dont sont victimes leurs compatriotes qui tentent de les rejoindre, l'ONU est mal venue en restant impassible. Il y a de sa part complicité de «non-assistance à peuple en danger» dont elle ne peut se justifier. C'est ce que lui a fait comprendre le congressman américain Donald M. Payne, qui a saisi l'organisation internationale d'une demande urgente d'enquête sur l'assassinat d'un jeune Sahraoui à Laayoun. Il l'a de même invitée à faire en sorte que la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara Occidental (MINURSO) ait prérogatives de surveiller la situation des droits de l'homme au Sahara et de signaler ces actes au Conseil de sécurité des Nations unies. Une prise de position qui relaye l'appel fait dans ce sens par le président de la RASD, Mohammed Abdelaziz, en avertissant la communauté internationale qu'une catastrophe humanitaire se profile dans le Sahara Occidental occupé, dont les autorités marocaines interdisent l'accès aux organisations humanitaires et aux observateurs internationaux. Là est la sinistre et triste réalité de l'oppression coloniale que subit le peuple sahraoui et non pas dans les camps de réfugiés à Tindouf contre lesquels le Makhzen a fait donner sa propagande et son intox.