En tant que premier fournisseur de l'Algérie en matière de médicaments, la France veut saisir toutes les opportunités d'investissements dans ce marché estimé à plus de 2 milliards de dollars. Ce marché attire des étrangers pour des partenariats dans ce domaine en vue de répondre à une consommation des produits pharmaceutiques appelée à augmenter dans les prochaines années. C'est dans ce cadre qu'une rencontre a été organisée, hier, par la mission économique de l'Ambassade de France en Algérie (UBIFRANCE) avec des responsables de l'industrie pharmaceutique. Une rencontre au cours de laquelle M. Aït Ramdane Ahmed, chef de division de promotion de l'investissement, au ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise (PME) et de la Promotion de l'investissement, cité par l'APS, a exprimé la volonté de l'Algérie de coopérer avec les pays étrangers dans le domaine pharmaceutique. «Les opérateurs français sont venus s'enquérir de la situation. Nous sommes là pour les informer. S'ils veulent investir en Algérie, qu'ils soient les bienvenus», a affirmé M. Aït Ramdane. Pour le représentant du ministère, le marché algérien du médicament représente plus de 2 milliards de dollars, soulignant que ce chiffre est appelé à augmenter de 10 % chaque année, «ce qui nous incite à multiplier les formes de partenariats», a-t-il insisté. Le directeur de la mission économique française UBIFRANCE, M. Alain Boutbel a, de son côté, indiqué que la rencontre, organisée entre les opérateurs français et leurs homologues algériens, vise la consolidation des voies et moyens susceptibles de renforcer davantage le partenariat entre les deux parties, relevant, par la même occasion, que son pays reste le premier fournisseur de l'Algérie dans le domaine du médicament. Pour sa part, le responsable commercial du groupe Saïdal, M. Naïli Yahia, a souligné que son groupe dont le chiffre d'affaires a atteint les 110 millions d'euros, couvre le tiers du marché des médicaments, au niveau national. Selon lui, Saïdal a tracé, pour la période 2010-2014, un programme ambitieux visant la diversification de sa production de médicaments, ce qui rend, a-t-il dit, la consolidation du partenariat incontournable pour atteindre cet objectif. Comme projets à réaliser, le responsable commercial de Saidal a annoncé l'ouverture de 5 nouvelles unités à travers le territoire national en vue d'augmenter la production qui devra dépasser 155 millions d'unités-vente, à l'horizon 2014. En guise d'illustration de la volonté de Saïdal à asseoir une politique de partenariat, M. Naïli a cité la fabrication de médicaments de lutte contre le cancer, qui sont actuellement exportés vers certains pays arabes. La prochaine étape consistera en l'exportation, de ces mêmes médicaments vers certains pays européens. Quant au Dr Rachid Ghebbi, consultant et expert industriel dans le domaine pharmaceutique, il a indiqué qu'en 2009, le marché algérien du médicament représentait 0,2 % du marché mondial (se chiffrant à 820 milliards de dollars), soit moins que la moyenne mondiale évaluée à 0,5%. Il a estimé que la consommation du médicament est appelée à augmenter en Algérie au regard d'un certain nombre de données, notamment le programme gouvernemental relatif au médicament ainsi que la construction de nouvelles structures de production pharmaceutique. S'agissant des laboratoires implantés sur le territoire national, M. Ghebbi a indiqué que «Sanofi Aventis» vient en tête avec un investissement de 320 millions de dollars, suivi de «Hikma» avec 165 millions de dollars, tandis que le groupe Saïdal occupe la troisième place avec un investissement de 149 millions de dollars.