Le tribunal criminel d'Oran a prononcé hier la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre d'un homme de 26 ans pour homicide volontaire. Le parquet, quant à lui, avait requis la peine capitale. La défense avait, pour sa part, plaidé la requalification des faits en «coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner». Une thèse qui paraissait pourtant très peu soutenable au vu de la sauvagerie de l'acte : neuf coups de couteau dans la poitrine, dont certains ont transpercé le cœur et le poumon droit. La version de légitime défense mise en avant par l'accusé, elle aussi, ne tenait pas la route : la victime, qui n'est autre que son voisin du quartier, était complètement désarmée. Et même si on peut supposer que le mis en cause disait la vérité lorsqu'il affirmait que c'était la victime qui avait ouvert les hostilités en lui donnant un coup de poing en plein visage, il n'en demeure pas moins que la réaction (neuf coups de couteau en plein cœur) reste extrêmement démesurée. D'où, le rejet pur et simple par le tribunal de cette allégation. Le drame eut pour cadre le quartier de Ras El-Aïn, le 13 avril 2010. Ce jour là, la victime était venue récupérer le portable qu'avait volé l'accusé à son gendre. Elle voulait que le bien soit restitué à son propriétaire, sans faire d'histoire. Sous l'emprise de psychotropes, l'accusé (un multirécidiviste notoire, familier des tribunaux pour plusieurs affaires d'agression, de rixe, de consommation de drogue, d'atteinte sur ascendant, entre autres) a mal pris cette action d'entremise, pourtant complètement pacifique. Il a férocement «châtié» le médiateur qui a eu le culot de se mêler de cette histoire.