Le parti FLN organise aujourd'hui une conférence internationale sur les détenus palestiniens à laquelle sont conviés les représentants d'une cinquantaine de pays, dont naturellement des Palestiniens. Sauf que tous ne seront pas présents à Alger. Détenteurs de passeports israéliens, un groupe de Palestiniens n'ont pas obtenu des services diplomatiques algériens en Jordanie, notamment, des visas d'entrée en Algérie. Au FLN, les organisateurs de cette rencontre internationale ont déploré cette situation. Interrogé par plusieurs confrères, Abdelhamid Si Affif, membre de la direction du parti et président de la commission de préparation de cette rencontre a indiqué que ce sujet a été évoqué ainsi que la participation des Palestiniens venant des territoires de 1948, il y a quelques jours déjà, notamment avec Abdelaziz Sayed, président du rassemblement arabe et international des détenus des prisons en Palestine occupée. M.Si Affif a précisé que la partie palestinienne avait été avertie qu'il fallait avoir un passeport non israélien. Autrement dit, avec un passeport syrien, jordanien ou d'autres pays arabes, il n'y aurait pas eu de problème. En substance, pour la partie algérienne, établir un visa algérien sur un passeport israélien reviendrait à établir une relation avec un Etat que l'Algérie ne reconnaît pas officiellement. Visa sur feuille volante Il faut dire, pour mémoire, qu'une délégation algérienne non officielle, composée d'une dizaine de journalistes et d'universitaires, avait séjourné en Israël en juin 2 000 pendant plusieurs jours et qu'avant eux-mêmes Khalida Messaoudi y était allée en compagnie de la franco-israélienne Elisabeth Shemla. On sait aujourd'hui que pour la délégation algérienne, les Israéliens ont délivré des visas de séjour sur des feuilles volantes, et donc sans laisser la moindre trace sur les passeports. C'est une manière, pour les Israéliens, de se ménager une voie utilisable lorsque cela est nécessaire, utile pour eux. Cette méthode n'est pas celle de l'Algérie. Les Palestiniens ils seraient onze établis dans les territoires de 1948 - qui ne seront pas à cette conférence à cause de leurs passeports israéliens ont déploré leur sort. En substance, ils se déclarent otages permanents de l'occupant sioniste d'un côté, et de l'autre, coincés par l'impossibilité de se déplacer à cause de ce passeport israélien. A cette conférence internationale, il est prévu d'aborder les conditions de détention des Palestiniens, ainsi que les détentions arbitraires. Celles-ci très nombreuses n'émeuvent pas la communauté internationale, principalement l'Occident si prompt à mobiliser sa diplomatie et son armada médiatique pour le caporal Gilad Shalit, prisonnier des combattants palestiniens depuis plus de quatre ans. A ce propos, au sein de la Résistance palestinienne on ne veut pas entendre parler de sa libération sans celle des Palestiniens prisonniers condamnés à hautes peines, les anciens détenus, les enfants et les femmes détenus, les prisonniers malades, ainsi qu'un grand nombre de détenus qui souffrent énormément et illégalement dans les prisons de l'occupant sioniste. Selon les sources, on estime le nombre des détenus palestiniens et arabes dans les geôles israéliennes entre 7 500 à 11 000. Sur ce chiffre, environ la moitié est en détention sans jugement, parmi lesquels environ 300 adolescents et une cinquantaine de femmes. Pour protester contre leurs conditions de détention et essayer d'alerter l'opinion internationale, plusieurs milliers de Palestiniens dans plusieurs prisons israéliennes ont mené au mois d'octobre dernier une grève de la faim. Pas un seul média européen, ni américain, n'en a parlé. Ghaza, une prison à ciel ouvert A Ghaza, où la vie normale n'a pas vraiment repris contrairement aux assertions israéliennes et de ses alliés, on signale l'arrestation, en novembre dernier, de pas moins de 200 personnes. Le blocus sioniste se poursuit pour la cinquième année consécutive. Le mouvement dénommé «La campagne européenne pour la levée du siège contre Ghaza» signale que «80 % des habitants de la bande de Gaza vivent des aides internationales, 61 % de la population souffrent de l'insécurité alimentaire, et des coupures d'électricité d'une moyenne de 6 heures par jour, 60% des habitants ne reçoivent l'eau qu'une fois tous les six jours, alors que 70 millions de litres d'eaux usées traitées partiellement sont versées dans la mer, 90 % des eaux présentées à la population ne sont pas potables et contaminées avec du sel et des nitrates, 78 % des maisons qui ont été détruites durant la guerre israélienne n'ont pas été reconstruites, 70 % des usines et ateliers sont presque totalement arrêtés, en plus du grand taux de chômage qui atteint 39% (le plus élevé dans le monde)». En plus de leurs geôles, le régime sioniste israélien a fait de la bande de Ghaza, un ghetto, une immense prison à ciel ouvert.