Le siège de la kasma 2, sis à la rue Khémisti, a abrité une rencontre des militants FLN venus de toutes les communes de la wilaya d'Oran. La rencontre, préparée depuis deux semaines, s'est terminée par la lecture d'un communiqué annonçant le ralliement de quarante kasmas «parallèles» au mouvement des redresseurs que dirige le ministre de la Formation professionnelle El Hadi Khaldi contre le SG du parti Abdelaziz Belkhadem. Les présents ont adopté le communiqué à la main levée. Avant de passer à cette formule d'adoption, plusieurs militants ont pris la parole pour exprimer leur point de vue. Des intervenants, on retiendra la prise de parole de Maître Salah Eddine Reguig, très mesurée et dénuée de tout recours à l'insulte. Néanmoins, il a affirmé dans son intervention que «la base du FLN qui a été marginalisée a épuisé toutes les voies de recours pour persuader la direction politique du parti de reconsidérer l'opération de restructuration du parti au niveau de la wilaya d'Oran». Le silence de la direction a été assimilé à du mépris. «Nous n'allons pas rejoindre les rangs d'autres partis qui font les yeux doux aux militants dont certains capitalisent trente ans de militantisme», dira-t-il. Plus virulent et avec moins de retenue, un autre intervenant a carrément demandé à l'actuel SG du parti de vider les lieux. Pour lui, «le FLN est en crise depuis 2004 quand Belkhadem a pris les rênes du parti». Il ajoutera «de sources sûres, nos dossiers de recours déposés au niveau du siège central du parti ont été jetés aux poubelles». Pour sa part, le responsable de la kasma n°3 dira «l'actuel SG du parti a réussi la mission dont il a été chargé, à savoir affaiblir le FLN, pour lui substituer une autre formation politique actuellement en gestation». D'autre voix ont essayé de tempérer l'élan de ceux pressés de rejoindre les rangs des redresseurs. Mais elles ont été étouffées. Même l'adoption du communiqué final n'a pas été à l'unanimité. Les responsables des kasmas installées parallèlement à celles mises en place par Abid, l'actuel mouhafed contesté, doivent réunir les militants pour leur expliquer la démarche adoptée aujourd'hui. Sur la feuille de route de ceux qui ont fini par se rallier au mouvement des redresseurs deux étapes importantes, nous explique-t-on : recevoir les hauts responsables des redresseurs dans les semaines à venir et mettre sur place une mouhafadha parallèle à celle que «s'accapare» Mustapha Abid. La rencontre s'est terminée par une sorte de bousculade au niveau d'un pupitre où les responsables des kasmas ont apposé le cachet humide et leur signature. Au final, sur le document dont une copie nous a été remise, il y a vingt et une signatures. Certains initiateurs de la rencontre d'hier nous ont signalé que la direction centrale du parti a désigné au niveau de chaque wilaya une cellule de vigilance chargée de «contenir le mouvement de contestation». Un ancien maire d'Oran, un ancien mouhafed d'Oran et un ancien cadre de la Nation composent cette cellule qui, nous affirme-t-on, ont déployé des efforts auprès des militants pour ne pas assister et cautionner la rencontre d'hier. Aussi, on nous indique qu'un groupe des treize membres du comité central du parti issus de la wilaya d'Oran se sont rencontrés il y a quelques jours et ont eux aussi essayé d'empêcher la tenue de la rencontre d'annonce du ralliement d'Oran au mouvement des redresseurs. D'ailleurs, l'absence des députés et membres du comité central d'Oran a été relevée par plus d'un lors de la rencontre d'hier. Par ailleurs, on nous indique que les préparations sont engagées pour une visite de Tayeb Louh, ministre du Travail et membre de la direction du parti, pour «réconforter» ceux demeurés fidèles à Belkhadem. On explique que Louh lorgne du côté d'Oran pour les prochaines législatives. D'un autre côté, on nous affirme que la cellule du suivi, que dirige Mekhalif, Azzi et Mejahed, d'anciens ténors du parti et qui ont réclamé le départ de Belkhadem dès le 8 novembre 2007, doit se réunir au niveau régional avant une rencontre nationale. Précisons que cette cellule qui a organisé un certain nombre de sit-in, s'est éclipsée depuis l'annonce du mouvement de redressement contre Belkhadem. Mais eu égard à la tournure de la situation au sein du parti, elle ne peut plus se contenir dans sa situation d'observatrice et doit, nous assure-t-on, prendre position. Mais certaines voix au sein du parti indiquent qu'actuellement des mouvements de ralliements aux redresseurs se préparent un peu partout à l'Ouest, à Mascara notamment, en attendant Tizi Ouzou et Batna pour donner le coup de grâce à l'actuel SG du parti. Dans ce sens, on affirme qu'hier une étape importante de ce processus a été accomplie.