Un réseau d'une trentaine de personnes, membres présumés d'une «filière algérienne» de faux papiers, a été démantelé au Canada. Onze membres du réseau ont été inculpés de gangstérisme. Selon la presse canadienne, la «tête pensante» du groupe serait un certain Mohamed Cheriti et les faussaires utilisaient trois garderies d'enfants comme couverture à leur activité. L'affaire semble avoir été éventée à travers l'arrestation d'un Québécois d'origine algérienne, Djilali Merakchi, qui se chargeait de transporter, à l'occasion de ses voyages vers l'Algérie, des fausses cartes de résident permanent du Canada, de faux permis de conduire du Québec et de fausses cartes d'assurance maladie. Djilali Merakchi, âgé de 54, a avoué, jeudi dernier au palais de justice de Montréal, avoir «comploté pour fabriquer de faux documents officiels», selon la formulation du journal canadien «La Presse». Selon le journal, le démantèlement de ce réseau s'est fait dans une opération nommée «C-Devancer» organisée par la Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec et le Service de police de la Ville de Montréal. L'opération aurait abouti au démantèlement d'un grand réseau de faussaires actif au Québec et en Ontario, en novembre 2009. Selon le procureur, des faux documents étaient faits par un certain Omar Abi, Gérald Francoeur et Stéphanie Kossom, pour le compte de Djilali Merakchi. Ce dernier faisait des voyages en Algérie et, avant ses départs, des documents d'identité tels que des cartes de résident permanent du Canada, des permis de conduire du Québec et des cartes d'assurance maladie étaient commandés par Omar Abi». Des écoutes téléphoniques auraient permis, selon le journal, d'entendre les co-accusés parler en langage présumé «codé». Un langage «codé» L'Algérie est désignée sous le vocable de DZ, ce qui est très commun et les permis de conduire sont désignés par le vocable de «bleus». Les permis de conduire au Canada sont effectivement de couleur bleue. A l'évidence, le rédacteur de La Presse force un peu sur le vocabulaire en parlant de «code». Les personnes citées, Abi, Francoeur et Kossom, sont en attente de leur procès. L'avocat de Merakchi a indiqué que son client n'avait pas «d'antécédents judiciaires et regrette ce qui s'est passé». Djilali Merakchi doit repasser devant la cour, le 10 juin prochain pour les plaidoiries sur la peine. Selon le journal, l'accusation ne sait pas combien était payé Merakchi pour livrer les faux documents en Algérie et elle n'est pas en mesure également d'indiquer s'ils ont été utilisés pour entrer illégalement au Canada. Outre la «filière algérienne», le journal fait état d'une «filière tamoule» où des Québécois et des Ontariens d'origine sri-lankaise s'étaient spécialisés dans la fabrication de faux passeports, vendus entre 25.000 et 30.000 dollars canadiens. Il y a également une «filière québécoise» où 8 Québécois sont accusés d'avoir acheté des cartes de crédit fabriquées par la filière algérienne.