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C.D.C. – C.N.C.A. – C.A.D.C. et tutti quanti
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 16 - 12 - 2010

«L'histoire est une galerie de tableaux où il y a peu d'originaux et beaucoup de copies». Tocqueville
C'est bien connu, les parlementaires en Algérie n'ont pas l'initiative des lois, ne peuvent renvoyer ou amputer dans le fond un texte qui leur est proposé et encore moins sanctionner un ministre ou un gouvernement par des interpellations sérieuses, des commissions d'enquête qui vont au bout en étant médiatisées par les médias publics.
Dans le pays, le Parlement, le gouvernement, les médias, les citoyens savent tout ça au même titre que les décideurs étrangers, et personne ne viendra démontrer dans les faits le contraire. De son côté, l'opposition minoritaire à vie dans les pays arabes fait ce qu'elle peut dans des conditions surréalistes. Si elle n'est pas estimée être à la solde de qui vous savez, la main d'Orlac, anti-patriotique de naissance, incompétente génétiquement (elle est née chez nous, on ne peut pas lui faire confiance, sauf si elle est au pouvoir), elle est domiciliée dans quelques journaux privés, des T.V. étrangères (qui sont la main de…).
C'est bien connu, les parlementaires en Algérie, et tout le monde en a une parfaite conscience, n'étudient nullement les textes de loi qui leur viennent d'ailleurs, ne s'intéressent pas à leur cohérence, à leur articulation sur la réalité, à leur coût et encore moins aux marchés publics qu'ils génèrent. Ce n'est pas leur travail ; leurs responsabilités sont totalement dégagées dès lors que le salaire, les privilèges, la retraite et l'alternance des déplacements à l'étranger sont assurés. Personne ne viendra devant de vrais juristes constitutionnels démontrer le contraire. Et l'opposition continue le travail, tout en sachant que dans une démocratie, c'est la majorité qui impose. Ce système parfaitement clair résume les gouvernances dans les pays arabes et dans de nombreux Etats africains, les deux matrices actuelles de la RADP, fidèle et solidaire avec ses jumeaux politiques.
Une fois posés, ces constats basiques et surtout irréfutables, confortés par «l'immaturité» du peuple, «l'omniscience» des gouvernants et la nécessaire transition estimée à une soixantaine de décennies à partir de 2038, qu'en est-il du cinéma au Parlement et dans la périphérie du pouvoir ? La cacophonie d'une série de textes et d'organismes qui se réorganisent à chaque lune, l'aphasie des professionnels, des critiques, des «experts» et «consultants» rémunérés pour adouber n'importe quoi et dire amen à la hiérarchie, à ce qui est supposé être le bon cap, dans l'attente d'une nomination, d'un poste, valent bien qu'une casquette soit avalée et que le bricolage du haut soit salué avec moult génuflexions et exclamations journalistiques béates qui reviennent avec la puissance d'un boomerang balancé par Superman en personne.
Comme le Parlement s'intéresse aux textes sur le cinéma en Algérie et dans le monde comme à la première dent du vice-président de la commission X, tout passe, repasse pour trépasser dans les pages du J.O. sans que les branches constitutives d'une industrie du film ou d'une production audiovisuelle ne voient le jour. A quelques jours de la fin de l'année, des esprits blagueurs nous parlent d'une éventuelle et future grille des programmes ENTV ! A la fin de décembre ! Dans le J.O. daté du 25 août 2004, le Centre de diffusion cinématographique (C.D.C.) est réorganisé et change de dénomination. Il devient le Centre national de la cinématographie et de l'audiovisuel (C.N.C.A.). Cet organisme a un conseil d'orientation dans lequel, allez savoir pourquoi, siègent des représentants de la Défense nationale, des moudjahidine, de l'O.N.C.I. Ce qui n'interpelle ni des «experts» maison ni des parlementaires, tant ces présences sont incongrues dans un art de libertés, d'audaces formelles, de contestations, etc. Mais comme il y a un moule politico-administratif depuis 1962, pourquoi innover ? Donc le C.N.C.A., selon le J.O. cité, a de larges et de nombreuses missions et prérogatives dans la réglementation, l'économie du cinéma, de l'audiovisuel et du multimédia, la promotion, la diffusion, le patrimoine et les archives. Il a un budget, des recettes, des subventions de l'Etat, un D.G. «décrétable», etc. Il est un mélange d'une major de Hollywood, du C.N.C. français, de l'ONDA, puisqu'il doit «récupérer et gérer les droits des films cinématographiques de court ou long métrages sur tous supports ou genres, y compris les archives filmées, produits ou co-produits par l'Etat». Depuis 2004 donc, ni la profession, ni le Parlement et encore moins les «experts» n'ont suivi le travail, donc la production de ce centre qui transforme l'Etat en producteur et coproducteur. Ce ne sont pas des entreprises qui créent des produits, mais l'administration dans notre beau pays !
Dans le J.O. daté du 11 septembre 2005, il est rajouté une liste «des activités, travaux et prestations pouvant être effectués par le C.N.C.A». On y trouve pêle-mêle des «trucs» dignes de petites PME/PMI de petits pays en matière de cinéma. Personne dans la profession, au Parlement, au gouvernement, parmi les «experts» et «consultants», n'est choqué de voir une institution censée être le nec plus ultra du cinéma s'adonner à la «location de matériel technique», d'accessoires», de «scénographie», à la «location de copies» (sic !)», du matériel d'éclairage… Ce centre peut aussi réaliser des «études, des publications, revues et ouvrages». Il peut prester des «salles de cinéma, des studios et laboratoires». Il peut faire de…»la synchronisation» du traitement de films dans le laboratoire (c'est textuellement dans le J.O,), «du montage des films et vidéos». Il vaut mieux arrêter là la liste des aberrations fourre-tout cautionnées jusqu'à leur publication dans la mémoire du pays.
Dans le J.O. du 9 octobre 2005, le même CNCA, dont personne n'entend parler à ce jour, est une fois encore réorganisé dans son «organisation interne». Celle-ci reprend des missions fixées un mois auparavant, avec des directions, des départements, «des finances, de la comptabilité», de «moyens fixes et mobiles», de législation, de répression des infractions «à la réglementation» en vue de «leur poursuite par l'autorité compétente» (sic). Il étudie «des projets d'accords internationaux de coproduction en vue de les soumettre à la décision du ministère de tutelle». Il ne reste plus aux «experts» au Parlement, aux professionnels nationaux et étrangers, qu'à lire les publications et ouvrages édités par le CNCA, mesurer le chemin parcouru, la liste annuelle des productions, coproductions, des prestations fournies, le montant de leurs revenus, les recettes des salles et enfin s'alimenter l'esprit avec les études payantes fournies par le C.N.C.A. Mais avant d'évaluer le travail du C.N.C.A. et les progrès qu'il fait faire aux secteurs, voilà que tombe un O.C.N.I. (objet-cinématographique-non-identifié), qui ressemble comme une copie au C.NC.A. Le J.O. du 3 octobre 2010 annonce la création du Centre algérien du développement du cinéma (C.A.D.C.), en même temps que la modification de l'article 4 du décret du 23 août 2004. Le nouveau-né a les mêmes missions, la même organisation (conseil d'administration avec les incontournables ministères de la Défense nationale, des moudjahidine et un représentant du… C.N.C.A.
Le pays a donc plusieurs bureaucraties pour faire pleuvoir des films comme neige à Moscou. Vivement que le Président signe des décrets pour que s'arrête enfin l'inflation d'organismes identiques, de budgets d'organigrammes, pour qu'enfin des «centres» deviennent réputés commerçants et louent des lampes, des laboratoires, des décors, du matériel technique du niveau d'Avatar, des copies, etc. Et si des «experts» de Miami ou des «consultants» d'ailleurs le veulent, dans le journal de leur choix, qu'ils expliquent les différences entre ces organismes et surtout la logique qui fera de l'administration Le producteur, Le distributeur, L'exploitant, Le technicien du film, Le censeur, Le scénariste, etc.


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