Un nouvel organisme de lutte contre la corruption attendu, depuis 2006, vient de voir le jour. Un décret présidentiel portant nomination du président et des membres de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption vient d'être publié au Journal officiel. Une décision qui vient de mettre fin à plusieurs années d'atermoiements. Il a fallu quatre années pour que cet organe prévu par la Convention des Nations unies puisse connaître ses dirigeants suite à une décision du Président Abdelaziz Bouteflika. C'est à Brahim Bouzeboudjen qu'échoira la mission de présider aux destinées de cet organe. Les nombreuses affaires de malversations présumées qui ont éclaté ces derniers mois, à l'image du scandale ayant éclaboussé Sonatrach, auraient motivé la réactivation de la loi de 2006. Quant à M.Bouzeboudjen, il a occupé plusieurs postes de responsabilité, notamment au département des finances. Il a été chef de cabinet au moment où Abdelkrim Harchaoui était ministre des Finances. Il sera assisté par six membres dont l'ex-ambassadeur d'Algérie au Mali, Abdelkrim Ghraïb, Ahmed Ghaï, colonel de la Gendarmerie nationale, Abdelkrim Bali qui a occupé le poste d'inspecteur général au niveau de l'Inspection des services du budget au ministère des Finances. La structure chargée de prévenir la corruption comprend aussi en son sein Abed Messaoud, Abdelkader Benyoucef, procureur général à la Cour suprême et enfin Mme Sabrina Temkit, haut cadre au ministère des Affaires étrangères. Cette dernière a occupé le poste de sous-directrice des institutions européennes et des relations euro-méditerranéennes à la direction Europe. Cette nomination intervient quatre ans après le décret présidentiel portant création de cet organe, en application de la loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption adoptée en 2006. Pendant ces quatre années, le chef de l'Etat n'a cessé de mettre l'accent sur la nécessité de mettre en place cet organe. L'Organe comprend trois structures. Il s'agit du conseil de veille et d'évaluation, de la direction de la prévention et de la sensibilisation et de la direction des analyses et des investigations. Ses missions principales sont celles de recueillir «périodiquement les déclarations de patrimoine des agents de l'Etat, de les examiner, d'exploiter les informations contenues dans les déclarations de patrimoine et de veiller à leur conservation». Rassembler des preuves et faire procéder à des enquêtes sur les faits de corruption figurent également parmi les missions de l'Organe national de lutte contre la corruption. La différence entre l'Office et l'Organe central réside dans le fait que le premier cité a un pouvoir répressif.