A la cité la Bum, sur les hauteurs de la ville de Constantine, des groupes de jeunes ont, dans la nuit de vendredi à samedi, profité de l'obscurité pour saccager l'école primaire Boublat qui longe le boulevard de l'Est, détruisant tous les équipements pédagogiques. Les services de sécurité sont intervenus pour disperser les manifestants en utilisant des grenades lacrymogènes. Au quartier mitoyen de Oued el Had, des jeunes ont bloqué la route et ont saccagé des abris bus et des poteaux électriques. Dans la nouvelle ville Ali Mendjeli, les manifestants ont saccagé le siège de l'Aps, celui de la Sonelgaz et une agence postale et ont tenté de s'introduire dans un centre commercial privé, mais celui-ci était bien gardé par des agents d'une entreprise de gardiennage. A El Khroub et à la nouvelle cité Massinissa, plusieurs édifices publics et des biens privés ont été pris pour cibles. Dans la ville de Ain Smara, à la sortie ouest de Constantine, les sièges de l'Opgi, de la Poste, de la Sonelgaz et de la Seaco ont été saccagés par les jeunes manifestants qui ont brûlé 3 bus appartenant à des privés et utilisés dans le transport d'étudiants universitaires. Le bilan des échauffourées de cette nuit agitée établi par la direction de la santé de la wilaya fait état de 22 blessés, sans gravité, qui ont été admis au CHU de Constantine et une dizaine d'autres aux EPSP et hôpitaux périphériques de la cité El Bir, du Khroub, de Zighoud Youcef et Ali Mendjeli. Par ailleurs, d'autres informations recueillies dans diverses sources ont signalé une dizaine de blessés parmi les forces de police et de la gendarmerie nationale, dont un commissaire de police qui s'est opposé aux manifestants qui avaient tenté de s'introduire dans le commissariat de la cité Boussouf. Skikda qui a été le théâtre de graves émeutes dans la nuit du vendredi à samedi dernier. Des jeunes scindés en groupes se sont attaqués à des édifices publics, des arrêts de bus et des commerces. Les heurts ont commencé vendredi peu après 20 heures à partir de l'Avenue des allées du 20 Août 1955, lorsque des jeunes déchainés se sont attaqués au siège d'ACTEL et en progressant vers le stade municipal, ils saccagent des locaux commerciaux notamment des cybercafés qui seront dépouillés de leurs équipements informatiques, des micros seront même jetés dans l'Oued proche, le rideau du concessionnaire RENAULT a été défoncé et des casseurs se sont introduits à l'intérieur pour s'en prendre aux voitures s'y trouvant. Des citoyens affirment avoir accouru pour prêter main forte au concessionnaire en évacuant les véhicules par l'arrière pour limiter les dégâts. En face, le centre de paiement des PTT a été pris d'assaut et les émeutiers parvinrent à défoncer la porte d'entrée pour casser ce qui s'y trouvait, le siège de la BNA limitrophe sera également saccagé. Les manifestants seront dispersés par les forces de l'ordre mais reviendront à la charge dans d'autres cités qui seront comme contaminées. Aux 500 logements, la recette postale nouvellement achevée a subi le même sort que d'autres édifices comme le siège flambant neuf de la direction du commerce, situé au nouveau pôle administratif qui a vu sa belle façade en baies détruite. A la cité Merdj Eddib, le Technicum Youras Abbas n'a pas été épargné non plus, il sera mis à sac et ses équipements notamment du matériel informatique emporté. Une partie a été récupérée par des citoyens qui aideront les agents du technicum à réintégrer ce qui a pu être épargné. Les forces de police ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser les casseurs qui ont réagi par des jets de pierres. Azzaba et Collo ont été également touchés par le soulèvement de jeunes qui ont été dispersés par la police après avoir tenté de couper la route à l'aide de pneus brûlés. Selon le bilan émanant de la sûreté de wilaya, il y a eu au total, 35 interpellations parmi les manifestants de Skikda à Diar Ezzitoun et Zaouia à Azzaba, 8 autres ont été arrêtées par les forces de l'ordre. 27 policiers ont été blessés au cours des affrontements. Les émeutes dans la wilaya de Annaba se sont poursuivies jusque tard dans la nuit de vendredi. En effet, après les émeutes qui ont débuté après la prière du vendredi dans les cités des Lauriers Roses, 08 Mai 1945 pour s'étendre à d'autres quartiers de la ville comme le Pont Albin, la Mésadia, la Colonne, Sidi Brahim avec le blocage de tous les axes d'entrée et de sortie de la ville, c'était autour ensuite des localités de Oued Zied, Kharraza jusqu'à Berrahal. De nombreux jeunes scandant leur colère et dénonçant le chômage, la bureaucratie et la cherté de la vie ont fermé la RN 44. Toujours à Berrahal où les forces de l'ordre ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser les émeutiers, le siège de la Sonelgaz a été saccagé. Dans la ville de Annaba où les échauffourées se sont poursuivies tard dans la nuit dans les quartiers ouest de la ville, c'est le siège de l'entreprise ETH qui a été saccagé et des équipements informatiques ont été volés. Même scénario au niveau du CFPA de la cité des Lauriers Roses et le siège de la banque société générale de la cité Plaine Ouest ainsi que le siège de l'UGTA situé derrière la cour de la Révolution. Hier samedi, aux environs de 11h30 des groupes de jeunes déchaînés ont dévalé des ruelles de la vieille ville (ex-place d'armes) pour aller investir le cours de la révolution obligeant les kiosques, et autres commerces à baisser rideaux et les gens à prendre la poudre d'escampette. Le bilan établi, selon des sources concordantes fait état de 50 policiers blessés, et pas moins de 72 émeutiers arrêtés. A Besbes, dans la wilaya d'El Tarf, des jeunes ont saccagé le bureau d'Algérie Poste alors qu'à Chebaïta Mokhtar sur la RN 16 de nombreux véhicules de passage ont essuyé des jets de pierres. Dans la wilaya de Mila des dizaines de jeunes manifestants jeunes et moins jeunes armés de pierres se sont attaqués vendredi aux environs de 19h à plusieurs édifices publics dans la commune de Ferdjioua. L'intervention des brigades anti-émeutes n'a pu contenir la furie des jeunes déchaînés qui arrivaient des agglomérations environnantes. Première cible : le siège de la daïra. Les manifestants sont parvenus à défoncer le portail et saccagé le mobilier se trouvant dans la salle de réception du rez-de-chaussée, la mairie a vu quant à elle ses vitres brisées. La pharmacie de ENDIMED a été pillée avant d'être incendiée. Les heurts plus violents ont été enregistrés au niveau du Palais de justice à l'intérieur duquel les manifestants voulaient y accéder. L'arrivée des renforts a permis de dissuader les émeutiers qui ont toutefois brisé les vitres de cet édifice. Les manifestants ont parcouru les principaux boulevards de la ville où abris bus, plaques de signalisation, cabines téléphoniques ont été saccagés. Dans la commune de Bouhatem, des jeunes ont mis le feu au siège de la daïra et la mairie. Les heurts entre manifestants et gendarmes ont fait deux blessés un jeune de 10 ans et le maire de Bouhatem qui ont été évacués en urgence à l'hôpital de Ferdjioua. Dans la Commune de Ouedja, les manifestants ont mis le feu à la bibliothèque et tenté de brûler le siège de l'APC. Ils ont été repoussés par les policiers. Un de ces derniers a été évacué en urgence à la polyclinique de Oued Eudja.