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«Il faut que tout change pour que rien ne change» : Tunisie, la révolution confisquée ?
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 01 - 2011

Décidément, la célèbre phrase que met Giuseppe Tomasi, prince de Lampedusa, dans la bouche de Don Fabrizio Salina, personnage central du roman «Le Guépard», semble plus que jamais d'actualité. La toile de fond du roman est l'unification italienne sous la houlette de Garibaldi, qui marqua la transition entre un ordre ancien et un nouvel ordre. L'auteur attaque l'opportunisme qui caractérisa cette époque, loin de l'image romantique dont elle bénéficie dans l'historiographie officielle de l'Italie. Il décrit la résistance de la noblesse à l'irruption de la modernité et comment, du fait de cette résistance, elle a participé à la naissance de la mafia actuelle. Ce mot d'ordre, «il faut que tout change pour que rien ne change», est devenu le symbole de ce qu'on a appelé le conservatisme intelligent. Il rappelle, la nécessité de réformer en douceur, un système dominant pour lui permettre de perdurer. Les adeptes de l'immobilisme feraient ainsi le lit de la Révolution, «il faut que rien ne change pour que tout change».
Ben Ali, conservateur à la poigne de fer, a maintenu un système rigide qui a amené l'explosion de décembre 2010- janvier 2011. Pour autant, l'explosion ne s'est pas encore traduite par une révolution. Le gouvernement qui vient de se constituer est une insulte aux sacrifices de la jeunesse de Tunisie. Comment peut-on imaginer un seul instant que les personnages qui ont interprété la partition écrite par Ben Ali pourraient en jouer une autre ? Or, ils restent aux commandes aux postes essentiels. N'ont été concédées à l'opposition officielle (celle qui était déjà tolérée par le dictateur) que quelques miettes. Par ailleurs, ce gouvernement «nouveau» vient d'annoncer que les prochaines élections législatives n'auront lieu que dans six mois…
A l'évidence, il y a une tentative de reprise en main, une sorte de contre-révolution de velours, visant à déposséder le peuple tunisien de sa victoire. Cela se fait au nom de l'impératif de «stabilité» claironné par les dirigeants tunisiens et repris en boucle en France et aux Etats-Unis. «Il faut que les touristes reviennent», c'est l'appel angoissé, lancinant des agences de voyages, des journaux télévisés qui présentent la grande détresse des rares (et donc courageux) touristes, continuant à siroter du thé à la menthe dans des hôtels de luxe et à faire leur gymnastique matinale sur des plages ensoleillées, en dépit de la menace des snipers et des pillards.
En bref, il faudrait que la Tunisie redevienne… la Tunisie, un pays prospère, peuplé de gens avenants, prévenants, dociles. Bien sûr, il faut prendre en compte leur colère passagère et leur accorder quelques petites libertés. Il faut surtout donner l'impression que ces changements sont profonds, radicaux même. En bref, ce que font les dirigeants actuels consiste à convaincre le peuple «que tout change» pour qu'en réalité, rien ne change.


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