Un débrayage d'une journée a été observé hier à la Société nationale du Transport ferroviaire (SNTF), en solidarité avec un de leurs collègues, conducteur de locomotive, « licencié, sans préavis, après 37 ans de service», selon Sid Abdelkader, syndicaliste à la SNTF. Notre interlocuteur explique que le conducteur de train a été licencié pour une «faute commise en 2008 ». « Le train de banlieue qu'il conduisait est arrivé derrière un autre train rapide. C'est ce qu'on appelle un rattrapage. Il faisait nuit, et le train rapide n'avait pas les deux feux rouges réglementaires. L'incident n'a pas fait de victimes ». Selon M. Sid, le cheminot licencié a purgé «deux années de sanction ». «On croyait que c'était suffisant, mais voilà qu'il vient de recevoir une lettre de licenciement, sans aucun préavis », ajoute-t-il. Tout en reconnaissant que le conducteur de train «a sa part de responsabilité», M. Sid estime que les conditions de travail sont pénibles pour les conducteurs en particulier. « Il ne faut pas oublier les conditions de travail dans lesquelles nous évoluons. Nous sommes encore soumis à un règlement de travail datant de 1948. Des conducteurs travaillent jusqu'à 10 jours de suite, sans repos. Les cycles de formation sur les nouveaux équipements sont très fatigants. Ajoutez à cela le manque d'effectifs à la SNTF ». Les grévistes revendiquent la «réintégration » de leur collègue et de lui permettre de partir à la retraite «avec tous ses droits ». Un service minimum a été assuré hier. En milieu d'après-midi, la circulation des trains était encore perturbée, dans l'attente de la fin des discussions entre la direction de la SNTF et les représentants des travailleurs. Vers 15h30, une «solution» a été trouvée. C'est ce que nous a confirmé Dekhli Noureddine, le directeur des Ressources humaines de la SNTF. « Un terrain d'entente a été trouvé » dit-il, annonçant la reprise immédiate de la circulation des trains. Selon M. Dekhli, l'accord porte sur « l'octroi d'une indemnité de fin de carrière » et le départ à la retraite, avec tous les droits que lui confère la loi. Cependant, M. Dekhli, qui regrette le recours à cette grève «qui a pénalisé » les usagers de la SNTF, estime « qu'il était possible de l'éviter en discutant dans d'autres conditions pour régler ce problème ».