Les habitants de la cité des 525 logements sociaux, baptisée dernièrement cité de l'Enseignant à Haï Khemisti (Oran-est), se sont une fois de plus élevés hier contre la décision de consacrer un terrain mitoyen à la cité, «qui devait initialement servir d'espace vert», pour la construction de logements promotionnels. Une décision qui, selon les contestataires, ne répond à aucune logique d'urbanisme, car elle condamne définitivement leur cité au «cloisonnement» en la privant d'un droit universel, «le soleil». «La cité existe depuis maintenant une vingtaine d'années. Nous y avons passé les moments les plus durs quand tout le périmètre alentour n'était qu'un vaste désert. Les habitants de la cité, à travers le comité du quartier, n'ont jamais cessé d'interpeller les pouvoirs publics pour l'aménagement du site afin que nos enfants évoluent dans un environnement sain et aéré. La wilaya a décidé, dernièrement, d'opérer un grand lifting à travers notamment la réfection des trottoirs, la réhabilitation de la voirie et la viabilisation des réseaux d'assainissement, entre autres. Une initiative qui reste louable de la part des autorités locales, même si on continuait d'espérer beaucoup plus pour l'aménagement, notamment, d'espaces verts qui manquent cruellement dans notre groupement. Une fois que nous avons commencé à récolter le fruit de nos incessantes sollicitations, on a été surpris de constater l'arrivée d'une entreprise immobilière qui a pris place sur le terrain qui devait initialement servir d'espace vert. On a alors compris qu'au lieu d'un espace vert vital, on aura des logements promotionnels. Encore du béton !», nous confie un des membres du comité du quartier, enseignant de son état. En plus, a-t-il ajouté, la cité des 525 logements de Haï Khemisti ne disposait que d'une seule voie pour qu'un véhicule ou une ambulance arrive à accéder à la cité. Maintenant, avec ce projet promotionnel, on est contraint d'y accéder à pied uniquement. C'est ahurissant qu'on laisse faire ça. On est en train de transformer une cité qui a vingt ans d'âge en un groupement d'habitations précaires : sans voies d'accès ni même pas un passage pour les rayons du soleil». Les représentants des habitants du quartier ont tenu à lancer «un nouvel appel aux autorités locales pour que des dispositions courageuses et responsables soient prises dans les plus brefs délais».