Les habitants de la cité des 156 logements El Othmania (Maraval) se sont regroupés pacifiquement hier devant leur cité, appelée communément la Cité des enseignants, pour protester contre ce qu'ils qualifient de « spoliation des espaces verts » de ce grand ensemble d'habitations de type HLM, situé à proximité du 3e boulevard périphérique. Par le biais de leur avocat, une action en référé a, disent-ils, été intentée dans l'espoir d'aboutir à la suspension des travaux. Organisés en comité de quartier, les riverains ont déjà, par le passé, protesté pour empêcher l'implantation de projets immobiliers supplémentaires sur cet espace convoité, d'une part par manque d'espace urbanisable dans la commune d'Oran, mais aussi par la forte valeur ajoutée des terrains situés dans ce périmètre, d'autre part. C'est la présence d'engins ayant entamé les travaux qui a décidé ces habitants à organiser ce regroupement avec des banderoles accrochées sur le grillage délimitant l'enceinte des travaux et dénonçant cet état de fait. La semaine dernière, les habitants d'une autre cité limitrophe. Les Oliviers, ont entamé un mouvement de protestation qui a valu à certains d'être interpellés par la police avant d'être déférés devant la justice pour atteinte à l'ordre public mais qui les a finalement relâchés dès le lendemain. « Trois des dix interpellés résident dans notre cité », confie un protestataire avant de lire une déclaration préparée à cet effet. « Nous voulons sensibiliser les autorités locales sur cette atteinte à un bien public de notre cité en se référant au dernier discours du président de la République qui a sommé les walis de préserver les espaces verts des cités », déclare un membre du comité de cité qui fait état de l'arrachage de plusieurs arbres datant de 20 ans. Les riverains estiment que parmi les projets en question, certains sont considérés être de la catégorie promotionnelle et ne font donc même pas partie des projets d'utilité publique. Ils feront remarquer que, sur les lieux des travaux, aucune enseigne ne renseigne sur la nature des projets, leur identification et les délais de réalisation, comme cela doit se faire . Ils estiment en outre qu'un litige est apparu entre les promoteurs et le CTC (contrôle technique) au sujet de la norme qui définit la distance à respecter entre les habitations et la route à grande vitesse que constitue le périphérique en question. Un des riverains rappelle que cette cité devait être entièrement ceinturée par un mur, en conformité avec le plan initial. Il se basera sur un édit communal publié en 1998 préservant les espaces situés à proximité des cités. Une partie de cette clôture a été réalisée sur le côté nord, mais les travaux n'ont pas été menés jusqu'au bout. Au début du mois de juillet, en prévision des travaux devant être entamés en face de la cité des 1180 Logements (les Oliviers), située sur le même boulevard, les résidants ont fait part de l'arrachage des arbres, mais aussi de leur contestation du nouveau concept apparu et relatif à « la densification du tissu urbain ». Comme à Es Sedikkia, cette façon de faire a été également contestée par les habitants. Selon les mêmes contestataires, le projet de construction tout le long de cette partie du boulevard, proposé depuis plusieurs années, a été gelé par l'ancien wali.
