Le président de la République, en ordonnant, jeudi dernier, lors d'un conseil des ministres, l'accélération de l'affectation à travers les wilayas de «l'importante quantité de logements sociaux locatifs déjà réceptionnés» et la facilitation pour les citoyens de l'accès aux crédits immobiliers, a fait renaître l'espoir chez des milliers de familles algériennes vivant encore dans des conditions lamentables (logements dangereux, insalubres, précaires ) et qui attendent avec impatience et inquiétude d'être recasées par les autorités locales. «Cette décision, qui a mis du baume dans nos cœurs, aura beaucoup de retombées sur notre vie. Il y a des années que les logements sociaux n'ont pas été distribués à Tlemcen, où il est difficile d'acquérir un logement aujourd'hui», affirme un habitant de la médina de Tlemcen, une agglomération constituée de vieilles habitations datant de l'époque coloniale. Notre interlocuteur soutient que «l'Etat construit assez de logements, mais ceux qu'on construit ne sont pas rapidement mis en état d'occupation. Certains logements achevés sont à l'abandon et en attente d'attribution depuis des années». Des habitants de Boudghène, Koudia et la vieille médina rappellent qu'ils vivent dans la précarité absolue, alors que des logements achevés depuis longtemps sont devenus des refuges pour les pigeons. Certaines familles logent même à la belle étoile, en espérant que les autorités locales prendront conscience de la gravité de la situation et se porteront à leur secours. Ces derniers, rappelons-le, ont carrément mis le cap sur l'évènement culturel «Tlemcen, capitale de la culture islamique en 2011», craignant ainsi d'éventuelles manifestations chez les citoyens. Une situation qui a suscité des questions et surtout de la colère. Par ailleurs, les listes des bénéficiaires des communes de Tlemcen, Mansourah, Hennaya, Ghazaouet, Remchi, Ouled-Mimoun, Chetouane, Béni-Snous, Sebdou, Sabra, Ouled-Riah et Bab-El-Assa n'ont pas été rendues publiques, de peur qu'elles ne soient contestées par les citoyens.