Vingt-cinq squatters des logements sociaux de Haï Yasmine ont été délogés jeudi par la force publique. L'opération de délogement, qui s'est déroulée en présence des services de l'OPGI et de la daïra, n'a été émaillée d'aucun incident. Les squatters, qui ont investi deux blocs réservés au programme RHP, ont finalement quitté les lieux sans résistance. Les 25 squatters s'étaient introduits dans les logements sociaux durant la soirée grâce à des complicités de certains agents de l'administration locale. «Ils avaient les clés des appartements et des documents établis par l'OPGI pour occuper les lieux», confient des agents chargés de la sécurité des logements sociaux de l'office à Haï Yasmine. Les riverains ont été, en fait, surpris de voir plusieurs camions débarqués dans leur cité durant la nuit. Les citoyens avaient contacté les services de l'OPGI et de la daïra d'Oran pour signaler le squat des deux blocs M et N situés à l'intérieur de leur cité. Les squatters détenaient des documents «scannés» attestant leur droit de jouissance sur ces appartements. L'OPGI a déposé une plainte auprès des services compétents pour l'ouverture d'une enquête judiciaire approfondie pour déterminer les circonstances exactes du squat de ces 25 logements sociaux. «Une enquête est en cours pour mettre toute la lumière sur cette affaire. Les complices de ces squatters seront poursuivis en justice», affirme une source autorisée. De nombreux opportunistes profitent de la conjoncture actuelle après les émeutes de janvier dernier pour squatter des logements sociaux ou des terrains dans la wilaya d'Oran, signale-t-on. Des logements de la CNEP à Hassi Ameur, ainsi que des logements sociaux dans plusieurs localités notamment à Arzew et Misserghine avaient été squattés au cours de ce mois. Les squatters veulent en fait profiter de la «trêve» après les émeutes de janvier dernier pour mettre les autorités locales devant le fait accompli. Certains ont même essayé de détourner de grandes parcelles de terrains à Hassi Labiod, à Haï Bouamama et son hameau Haï Benarba Mahieddine (ex-Rocher) et à Haï El-Louz (ex-Amandiers). Les habitants de Haï Benarba Mahieddine avaient interpellé, au début du mois en cours, le wali d'Oran pour dénoncer le retour de la pratique de «bni oua skout» depuis fin janvier dans leur localité. Plusieurs lots relevant du domaine forestier et des assiettes réservées pour abriter des équipements publics tel un CEM ont été détournés par certains groupes de citoyens. Ces personnes étrangères au quartier tracent les assiettes de terrains pour ériger des constructions de fortune, ou dans le but de les revendre. Cette zone de la ville connaît une prolifération inquiétante des habitations anarchiques construites le plus souvent sur le domaine forestier. Les baraques poussent comme des champignons dans les zones de Coca, Douar Tiartia et dans les parages de Haï Benarba. Plus de 4.000 habitations de fortune viennent d'être recensées par les services concernés dans cette zone de la ville. Les dernières opérations de démolition menées par le secteur urbain ne semblent pas dissuader les squatters, bien au contraire des centaines de baraques sont construites sur des terres grignotées de la forêt. Alors que les autorités locales ont démoli seulement une soixantaine de baraques, l'année dernière, le nombre des habitations illicites s'est multiplié en l'espace de quelques mois dans cette localité.