Le feuilleton de la crise qui secoue l'union de wilaya UGTA de Constantine ne semble pas près de connaître son épilogue. Bien au contraire, chaque jour qui passe apporte son lot de mésentente supplémentaire entre les protagonistes. Ainsi, hier matin, ils étaient près de 300 personnes à s'être présentées devant la maison du syndicat Abdelhak Benhamouda, dont ils ont trouvé portes closes. Et toutes ces personnes, représentant les «trois» parties en conflit, ne cessaient de se regarder en chiens de faïence. L'atmosphère était, en effet, électrique et toute étincelle pouvait mettre le feu aux poudres. Il y avait les adversaires de Mehdi, le secrétaire général de l'union de wilaya suspendu par la centrale syndicale et mis à la porte jeudi dernier manu militari par ces derniers, ses partisans qui criaient au scandale et à la «hogra» et enfin les sections syndicales représentant les bases des travailleurs, qui venaient signifier à tout le monde que «ça suffit». Ceux-ci, qui devaient y tenir un rassemblement programmé la semaine d'avant, ont été désagréablement surpris d'avoir trouvé les portes du syndicat fermées. «C'est proprement scandaleux, selon certains d'entre eux, parce que le 24 février, c'est la date de création de l'UGTA et le jour de son anniversaire. Tout devait être transcendé, mais malheureusement cela n'a pas été le cas», déplorent-ils. Selon un animateur du mouvement, «nous sommes venus aujourd'hui pour crier notre colère, et dire que nous en avons marre de cette situation de paralysie du syndicat». Et d'ajouter que les divisions au niveau de l'union de wilaya et les «bagarres» entre les protagonistes n'arrangent pas la base des travailleurs au sein des entreprises, dont les problèmes socioprofessionnels, qui ne manquent pourtant pas, attendent toujours leur traitement. «Ce que nous voulons, c'est la fixation d'une date pour le congrès de wilaya, que la commission désignée pour sa préparation s'est montrée incapable de faire», soutiendra un intervenant. Un autre enchaîne «nous nous tournons encore une fois vers la centrale syndicale, pour réclamer la tenue dans les plus brefs délais du congrès de wilaya, qui sera le seul à mettre fin à la crise actuelle en donnant la parole aux urnes. La situation ne va pas durer comme ça», lancent-ils. Des membres de la commission chargée des préparatifs du congrès de wilaya, et en l'absence du président de celle-ci parti pour aviser les services de sûreté de la situation, ont déclaré que le problème peut être résolu localement et ils s'étonnent que la centrale soit appelée à la rescousse. «Ils demandent la tenue d'un congrès. Et bien tout ce que nous voulons c'est en organiser un dans les délais les plus brefs. Où est le problème ?», s'interrogent-ils. Un groupe de plusieurs dizaines de membres des sections syndicales occupait les marches des escaliers donnant accès à la maison Benhamouda et scandait des slogans. Les protestataires lançaient «pour un syndicat libre et démocratique», «les caciques dehors», «place aux jeunes et au changement», etc. En début d'après-midi, les démarches étaient toujours en cours pour ramener un huissier de justice et procéder aux constats d'usage, avant de rouvrir la porte du siège de la maison du syndicat.