Le ministre de l'Agriculture et du Développent rural, M. Rachid Benaïssa, a expliqué hier, dans le détail, les mesures décidées lors du dernier Conseil des ministres, aux cadres rattachés à son secteur, au siège de son département ministériel à Alger. Le ministre s'est arrêté sur les deux plus importantes mesures, dont la première a trait à la création de nouvelles exploitations agricoles. Le ministre a lancé un appel à tous les agriculteurs ayant des terres agricoles privées ou publiques, mal ou non exploitées, à adhérer à cette nouvelle démarche, pleine de garanties et d'aide, selon ses dires. Benaïssa explique que les créateurs de ces exploitations agricoles et d'élevage seront exonérés du paiement de la redevance liée à la concession des terres du domaine privé de l'Etat, sur une période de 10 années. Une période nécessaire aux opérations de mise en valeur qui sera prolongée aux premières années de mise en production, explique le ministre. Il a également précisé que les agriculteurs seront accompagnés dans cette action en bénéficiant de crédit bonifié à hauteur d'un million de DA par hectare revalorisé. Selon le ministre, une grande adhésion à cette action pourra nous garantir l'élargissement de la base productive agricole par la création, à moyen terme, de 100 000 nouvelles exploitations agricoles, notamment dans les Hauts Plateaux et dans le Sud. Il a également souligné que ces actions seront appliquées dans la transparence totale, de façon à éviter tout détournement d'aides agricoles à d'autres fins. « Ces avantages seront octroyés aux agriculteurs, une fois qu'ils obtiendront un acte de concession, un titre de propriété servant d'hypothèque et l'étude de leur dossier » a-t-il précisé. La seconde mesure évoquée par le ministre concerne le développement des systèmes de régulation des produits agricoles et d'élevage. Benaïssa explique que le point focal de cette mesure est le renforcement et l'élargissement de la base du crédit fédératif à bonifier. Ce dernier, selon le ministre, consiste à octroyer des crédits bonifiés à des opérateurs économiques (agro-industriels) publics et privés, afin de les aider à réaliser leur objectif de production. Ces opérateurs peuvent, à leur tour, accorder des crédits fournisseurs à des agriculteurs et des éleveurs et à des petites unités de services activant dans leurs filières respectives. Le taux d'intérêt du crédit fédératif est bonifié, selon le ministre, à la condition que la durée de remboursement n'excède pas les 18 mois, à partir de la date de son obtention. Pour le ministre de l'Agriculture, cette mesure favorisera le partenariat public/privé ainsi que la contractualisation des rapports entre les différents maillons de la filière. Enfin, Benaïssa s'est dit persuadé que l'application de ces nouvelles mesures va permettre, si elles seront bien saisies, une meilleure productivité et production et ouvrira un grand marché de l'emploi. Refusant de donner des pronostics sur le nombre d'emplois que peuvent générer ces nouvelles dispositions, notamment par la création de nouvelles exploitations agricoles, le ministre a insisté sur le fait que « ce n'est pas les jeunes qui ont besoin du secteur de l'agriculture, mais c'est le secteur qui a besoin de la force des jeunes ». Il a, dans ce sens, donné des instructions aux cadres de son secteur pour faire participer les jeunes, notamment les diplômés, appelant ces derniers à relever le défi pour assurer la sécurité alimentaire de leur pays. «Nous ne donnons pas la charité à nos jeunes, mais nous avons tout simplement besoin de leur force », a-t-il conclu.