Le Front des forces socialistes (FFS) organise demain vendredi un meeting populaire à la salle Atlas de Bab El-Oued dans la capitale. C'est le premier rassemblement populaire qu'organise le parti d'Aït Ahmed à Alger depuis les dernières élections. Cette sortie du FFS coïncide également avec les tentatives de la coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) qui tente inlassablement chaque samedi depuis le 12 février dernier de battre le pavé dans la capitale. Eparpillée, «l'opposition» algérienne s'active et essaie de récupérer un terrain occupé jusqu'ici par les trois partis de l'alliance présidentielle, le Parti des travailleurs (PT) ainsi que d'autres partis et organisations dits «proches du pouvoir». Le FFS qui a refusé l'invitation de la CNCD pour faire un seul «front» dans la perspective d'un changement du régime, a décidé de faire cavalier seul. Joint hier, le premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, a affirmé que le meeting s'inscrit dans le cadre des actions de proximité initiées par le parti. Une dizaine de meetings similaires seront organisés à travers le territoire national, a-t-il ajouté en soulignant que l'objectif est d'expliquer à l'opinion publique la position du FFS par rapport au contexte national et régional. Interrogé sur les raisons du refus du plus vieux parti d'opposition d'Algérie de rejoindre la CNCD, Tabbou dira que sa formation ne peut pas rejoindre «une partie du système qui revendique le départ du système». Le vrai travail, dira-t-il encore, c'est d'aller au-devant de la population pour essayer «de rétablir la relation avec les Algériens en espérant son réengagement effectif dans l'exercice de la politique». Pour le premier secrétaire du FFS, la politique a été discréditée et la population est devenue méfiante à cause, dit-il, de «ceux qui ont soutenu le pouvoir depuis une vingtaine d'années et descendent aujourd'hui à la place du 1er Mai». Karim Tabbou a déclaré que son parti veut aller à la rencontre des Algériens et non organiser des opérations médiatiques. Questionné sur la levée de l'état d'urgence, notre interlocuteur a été très clair: «S'il n'y a pas de retour à une situation normale et l'exercice de la politique en toute démocratie, alors ça ne sert à rien». En tous les cas, force est de constater que depuis la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, tous les partis politiques algériens semblent soudainement sortir d'une longue léthargie en multipliant les «sorties» pour revendiquer plus d'ouverture pour ce qui est de l'opposition et soutenir l'ordre établi en défendant notamment le gouvernement pour ce qui est des partis (ou des parties) qui sont au pouvoir. La coordination pour le changement et la démocratie (aile, partis politiques) tentera encore une fois de marcher dans la capitale samedi prochain. La CNCD semble déterminée à continuer dans sa logique et décide d'organiser le 5 mars prochain pas seulement une marche mais trois, l'une de Madania vers le siège de l'ENTV, l'autre à partir de Hussein Dey vers la place du 1er Mai et enfin une autre de Aïn Benian (côte Ouest d'Alger) vers la place des Martyrs.