Recrudescence des agressions sur le boulevard Maâta Mohamed El-Habib. De jour comme de nuit, cette grande artère commerçante s'est faite dernièrement, une mauvaise réputation, celle d'un quartier coupe-gorge. En fait, selon des riverains, la situation s'est aggravée depuis la destruction volontaire des caméras de surveillances installées sur cet axe. Profitant des troubles survenus début février dernier suite à la flambée des prix, des individus avaient délibérément endommagé ces caméras. Les casseurs avaient pris soin de masquer leurs visages. Cette assertion avancée par des habitants et des commerçants, faisant le lien entre la recrudescence des actes de violence sur ce boulevard et la destruction des caméras, tient en tous cas la route, au regard de la coïncidence des deux faits. Au-delà des causes, le fait est là : on déplore de plus en plus d'agressions sur ce boulevard, sous diverses formes (vol à la tire ou à la sauvette, vol sous la menace d'armes blanches, hold-up, cambriolage ). Tranches horaires préférées par les malfrats, tôt le matin (entre 6h et 7h30, pratiquement) et le soir (après 19h). Les passants sont des proies potentielles : les livreurs de marchandises pour les grossistes et semi-grossistes qui pullulent dans ce secteur, les clients, les usagers des transports en commun fréquentant l'arrêt de bus de la place Valéro, etc. La victime s'en sort rarement ou jamais indemne. Sous l'effet de psychotropes, ces agresseurs venus de tous bords, mais aussi des venelles peu éclairées débouchant sur le quartier du Derb, pour la plupart, ne se contentent pas de délester leurs victimes de leurs biens, ils leur infligent également des coups et des blessures. C'est un fait récurrent relevé par les services de la 1ère sûreté urbaine (siège à M'dina Jdida) et de la 7e (siège à Sidi El-Houari), commissariats qui partagent ce territoire suivant une ligne de délimitation, puisque, selon une source policière, la quasi-totalité des agressions recensées, à ce niveau, font l'objet d'une «plainte pour vol suivi de CBV conte X», selon le jargon policier. «Il faut par ailleurs, prendre en considération ce point délicat, que nous pouvons qualifier de problématique sans exagération, à savoir que bon nombre de mis en cause récidivistes, arrêtés après leur identification par les victimes, à partir des photos de l'album des individus fichés puis après confrontation, sont relâchés au tribunal pour manque de preuves.» Sans doute, cela explique-t-il pourquoi les caméras de surveillance, dont l'enregistrement a valeur de pièce à conviction, ont été cassées. Les commerçants de gros spécialisés notamment dans le textile, le vestimentaire, la literie, l'emballage, entre autres, activant dans ce quartier, sont logés à la même enseigne, puisqu'ils font souvent l'objet de plusieurs casses et autres hold-up perpétrés par des bandes de malfrats. Le dernier en date a eu lieu, jeudi dernier, quand un magasin d'articles de mariée et de literie a été pris pour cible par une bande qui y a commis un vol par effraction, emportant un butin de 700 millions de centimes. Deux semaines auparavant, une pâtisserie avait été cambriolée. Néanmoins, une source policière assure que des dispositions seront prises incessamment pour renforcer la sécurité dans ce périmètre, notamment la mobilisation d'agents de police et la multiplication des patrouilles pédestres et motorisées ainsi que la mise en place de nouvelles caméras de surveillance.