En décidant de montrer enfin la technologie hybride au salon automobile d'Alger, le constructeur nippon pouvait laisser penser qu'il passait à la vitesse supérieure, sur un marché à initier aux énergies propres. Les clients potentiels attendront. Même si «le marché est arrivé à maturité», Toyota n'est pas encore prête à y distribuer ces modèles Prius et Auris à propulsion électrique et thermique. Un clin d'œil vers l'Etat qui doit faire aussi un geste pour la promotion des voitures propres. Le stand de Toyota Algérie a créé le «buzz» aux premiers jours du Salon de l'automobile en exposant deux modèles hybrides, la Prius, modèle pionnier de cette propulsion, et l'Auris. Les clients algériens prêts à acquérir cette technologie transitionnelle vers le tout électrique devront finalement attendre. Le calendrier de la mise sur le marché des modèles hybrides sur le marché algérien n'est pas encore établi par Toyota Algérie. Les deux modèles exposés aux Pins maritimes étaient d'ailleurs hors d'atteinte du public, sur une estrade sécurisée, ce qui indique bien que l'objectif de vendre n'est pas encore immédiat. L'hybride est une motorisation combinée électricité et essence incarnée, au Japon, par Honda et Toyota, qui a fait une percée remarquable sur les marchés nord-américain et européen, La Prius a fêté ses dix ans l'année dernière aux Etats-Unis avec plus de 900 000 unités vendues. Ce qui en a fait le 3e modèle le plus vendu sur ce marché. Son arrivée dans l'offre de voitures en Algérie a été évoquée depuis longtemps avant qu'elle ne se concrétise, uniquement par cette apparition au stand de Toyota Algérie ce mois de mars 2011. Le constructeur nippon se décide finalement à anticiper le changement sur un marché algérien où le faible prix du gasoil et de l'essence n'a pas encore donné sa chance aux carburants alternatifs, en particulier au moteur électrique d'appoint. «Le marché est arrivé à maturité», note cependant le directeur général de Toyota Algérie Nourredine Hassaim, pour envisager la commercialisation des modèles hybrides. Pour Toyota, et si tout va bien, l'hybride fera son entrée en Algérie, dans trois à quatre ans, seulement. Pour l'instant, l'environnement ne se prête pas encore à l'utilisation de cette énergie dans le pays. Mais, en attendant, le directeur général de Toyota Algérie essaye de montrer la voie : il va se mettre à la voiture hybride dans les tout prochains jours. Le patron de Toyota Algérie roulera en Camry Hybride, un modèle haut de gamme commercialisé aux Etats-Unis et au Japon. La Camry Hybride n'a pas pu être montrée au salon d'Alger alors qu'elle a été annoncée depuis longtemps. Retard de dédouanement. Des aides publiques sont attendues Le potentiel de développement de vente en hybride reste toutefois un grand point d'interrogation au-delà du succès d'image que peuvent avoir les modèles de chez Toyota Algérie. Le Gpl, plus présent cette année que dans les salons précédents, chez un nombre de distributeurs en hausse, est, en plus du carburant conventionnel une source de concurrence pour les motorisations hybrides. Le gain de consommation en cycle combiné (ville-route) pour les moteurs hybrides de 3e génération, sur les modèles exposés, peut aller jusqu'à 35%. Les tarifs du GPL sont 80% moins chers que l'essence et plus de 45% que le prix du diesel. Ce qui peut faire décoller la part de marché de l'hybride en Algérie ce sont de nouvelles mesures publiques de soutien aux énergies propres. Le GPL en a déjà bénéficié. Noureddine Hassaïm attend, par exemple de l'Etat, qu'il supprime les taxes à l'importation dans le cas de ces véhicules qui polluent moins. Les modèles hybrides sont de 15% à 20% plus chers pour le même niveau de finition. Une suppression de taxe ne suffira à les rendre compétitif sur le volet commercial. Ils auront alors à faire parler leurs autres atouts. Au volant d'une Prius ou d'une Auris, il est possible d'aller, dans un parfait confort sonore, jusqu'à 50 km-heure uniquement avec le moteur électrique. Argument qui a séduit des millions d'usagers dans les grandes villes de la planète. Si tout cela ne suffit pas, alors un alignement partiel du prix des carburants conventionnels sur les prix mondiaux changerait totalement la donne des propulsions à faible émission de carbone en Algérie.