Faut pas se leurrer. Ce qui se passe actuellement chez nous autres les Arabes a un seul objectif. C'est d'assurer aux USA et à leurs alliés, la maîtrise au Proche et Moyen-Orient de toutes les ressources énergétiques pour rester les maîtres du pétrole quand celles-ci seront en voie d'épuisement. La puissance qui contrôlera l'or noir et le gaz régnera sur le monde des pénuries (à partir de 2020) et obligera ses rivaux, notamment la Chine, à composer pour survivre. Cette stratégie au Proche-Orient impose que la région soit sous contrôle et divisée. Les USA ont donc besoin d'un Israël fort et d'un monde arabe faible. Qu'on ne nous parle pas d'instauration de la démocratie et autres balivernes Le grand Israël est longtemps resté la bible politique juive. Le seul moyen de contenir la pression sur un «Israël» pragmatique reste le morcellement religieux et ethnique du monde arabe. En plus, cela permettrait de contrôler plus facilement les ressources pétrolières. Cette idée de la «fragmentation» des Etats arabes du Proche et Moyen-Orient n'est pas nouvelle non plus. Déjà en 1982, le grand spécialiste militaire du journal de gauche Haaretz écrivait: «La dissolution de l'Irak en un Etat chiite, en Etat sunnite après séparation de la partie kurde est sans doute ce qui pourrait nous arriver de mieux». On peut citer également cette analyse, toujours en 1982, de l'organisation sioniste mondiale: «Le monde arabe avec ses minorités et ses factions est par essence autodestructeur. La dissolution selon des lignes de fractures ethniques et religieuses du Liban, de la Syrie et de l'Irak doit être l'objectif principal à long terme d'Israël». Cette stratégie paraît confirmée sur au moins 30 ans. La guerre Irak-Iran était déjà préconisée par les mêmes analystes pour faire imploser l'Irak. Elle a bien eu lieu mais a raté son but même si elle a épuisé les deux puissances pétrolières rivales. Les deux guerres du Golfe complètent le tableau avec la guerre du Liban. Il y aurait donc un plan sioniste cynique présenté comme moral par les USA qui englobe aujourd'hui d'autres pays, dont on fait partie.