L'agroalimentaire ne représente en moyenne que 5% des exportations algériennes hors hydrocarbures, elles-mêmes très marginales (moins de 3% du total des exportations). C'est cependant une filière qui dispose de fortes potentialités à gagner des parts de marché à l'étranger. Le groupe Benamor organise demain une journée d'étude pour dégager des pistes pour une meilleure présence à l'export de la filière. Comment transformer des potentiels en atout pour se forger une place à l'export ? En défrichant les innombrables obstacles qui entravent le développement de cette filière et l'augmentation de son volume d'exportations. C'est le sujet qui sera abordé au cours de la journée d'étude, intitulée « Exportations, défi et perspectives de la Filière Agroalimentaire» qui se tiendra à l'hôtel Hilton d'Alger. En 2009, les exportations de produits agricoles et Agroalimentaires ont atteint 97,4 millions de dollars (dont 20 millions dollars de pâtes alimentaires), contre 5,8 milliards de dollars d'importations de biens alimentaires. L'année suivante, les résultats étaient en légère amélioration. Selon les chiffres du commerce extérieur au 1er semestre 2010, la part du groupe « biens alimentaires» était de 109 millions de dollars, soit une part de 0,42% dans l'ensemble des exportations. Les principaux marchés des produits Agroalimentaires sont l'Union européenne (UE) et les pays arabes. Les exportations des produits alimentaires algériens vers l'UE ont atteint 36,9 millions de dollars en 2009, contre 42,09 millions de dollars en 2008. Toujours en 2009, les exportations algériennes de produits alimentaires vers la Zone arabe de libre-échange (ZALE) représentent 21,52 millions de dollars. Dans la liste des principaux produits alimentaires exportés par l'Algérie en 2009, on trouve les eaux minérales et eaux gazéifiées, les pâtes alimentaires, les dattes, les truffes, le sucre, l'oignon, et les yaourts. Des marchés à élargir Les marchés européens et arabes restent donc à élargir. Le premier bien plus, en raison des normes de qualité des produits et des emballages qu'il impose, et de la méconnaissance, côté algérien, des circuits de distributions dans la zone UE. La journée d'étude de demain va traiter de différentes facettes de la problématique. Dans le panel consacré à l'«état des lieux», il sera question du «potentiel à l'international de l'Agroalimentaire algérien» (Mourad Boukella, expert au CREAD), des « instruments de soutiens à l'exportation» (Mohamed Bennini, DG d'Algex), de «l'expérience à l'exportation dans la filière boisson» à travers le cas Hamoud Boualem (présentée par son DG, Jean Feminier), et du «pari de l'international dans les produits de base» (Nasser Eddine Medjdoub, du Groupe Cevital). Le deuxième panel examinera la question des « débouchés pour les produits algériens». Dans cette partie, M. Delarbre, de la mission de l'Union européenne à Alger, traitera de la «place pour les produits algériens sur le marché européen». Le « marché africain : une bonne opportunité à l'Agroalimentaire algérien» sera traité par Ali Bey Naseri de l'Association nationale des exportateurs algériens (ANEXAL). La dernière présentation dans cette journée sera consacrée à l'étude des cas de la Tunisie et de la Turquie «deux modèles performants à l'exportation». Ouvrir des pistes Le but de cette journée est de «tracer les perspectives» de la filière Agroalimentaire, nous explique Yassine Ould Moussa, modérateur des deux panels. Il s'agit, selon lui, «d'ouvrir des pistes» vers des solutions opérationnelles pour développer la filière et «rétablir la chaîne de services» nécessaire à une bonne prise en charge de l'exportation. Par chaîne de service il faut entendre l'ensemble des secteurs comme les banques, les ports, les transports, la plate-forme logistique, et les douanes, en mesure d'aider à l'exportation. «Il est question de mettre tous les atouts du côté du producteur algérien pour lui permettre d'exporter. Lorsqu'un opérateur allemand exporte, c'est toute l'Allemagne qui est derrière lui. Il nous faut des politiques publiques pertinentes», ajoute M. Ould Moussa.