Avec près de quinze jours d'arrêt de travail, le mouvement de protestation des postiers de Constantine ne semble pas évoluer vers un dénouement à brève échéance. En effet, c'est à un véritable «dialogue de sourds» qu'on assiste, comme le commenteront des citoyens qui en suivent les péripéties et qui sont pressés de voir les bureaux de poste rouverts. Ainsi, mercredi dernier, tout semblait s'orienter vers une solution du conflit et une reprise graduelle du travail, mais ce ne fut pas le cas. Les travailleurs grévistes, après avoir transmis à la tutelle leur plate-forme de revendications, déclaraient «ne pas se suffire de promesses et exigeaient du concret», c'est-à-dire dans le sens d'un engagement précis de la direction générale - matérialisé par un écrit - dont l'arrivée était annoncée pour la journée. Information que le directeur de wilaya d'Algérie Poste n'a pas manqué de confirmer, précisant qu'il s'agit d'un fax qui portera sur les 9 points de la plate-forme de revendication des postiers, endossée et présentée par le nouveau syndicat d'entreprise nouvellement installé. Ces points portent notamment sur la révision des salaires à hauteur de 30% et l'augmentation des indemnités liées aux conditions de travail, la révision de l'indemnité de zone, la titularisation des employés dans des postes de responsabilité ayant plus d'une année d'ancienneté, les primes de risque pour les chauffeurs et convoyeurs de fonds, facteurs, etc. Dans le fax de la DG, il était indiqué que celle-ci acceptait de traiter ces 9 points, et le 2 mai prochain a été fixé comme date à laquelle auront lieu les négociations. Les agents postiers en débrayage, du moins ceux de la wilaya de Constantine, affirment avoir été déçus par cet écrit ne comportant pas l'engagement «concret» qu'ils attendaient. «Nous ne sommes pas contre la date fixée pour les négociations. Ce que nous voulons, c'est une prise en charge immédiate pour au moins l'augmentation des salaires à 30%. Nous sommes déçus parce que la DG n'a pas trouvé mieux que de nous proposer des négociations à partir du 2 mai prochain. Nous disons que nous ne sommes pas confiants dans les négociations annoncées et il n'y a que la décision de revoir les salaires de 30%, qui pourrait nous faire revenir sur notre grève illimitée», affirment nos interlocuteurs.