Le Forum des chefs d'entreprise (FCE) exposera, lors de la tripartite qui débutera samedi prochain, des doléances liées à la mise à niveau, la discrimination dont sont victimes les entreprises privées et l'instabilité juridique qui plombe l'économie algérienne. C'est ce qu'a affirmé hier Réda Hamiani qui s'exprimait sur les ondes de la radio chaîne3. Invité pour la première fois à cette tripartite, le FCE compte focaliser ses doléances sur les mécanismes susceptibles de créer l'emploi et l'encouragement des entreprises privées. Le chef du FCE veut «éviter d'orienter les débats sur les mesures habituelles liées à l'investissement, au financement bancaire et à la fiscalité». Les entreprises souhaitent «des mécanismes susceptibles de relancer l'emploi», a soutenu M. Hamiani. L'invité de la radio a estimé que la tripartite sera une bonne occasion pour mettre en relief «l'écart entre les mesures prises par les autorités et leur application sur le terrain». «Nous avons toujours relevé que les mesures prises par les autorités sont généralement bien orientées, mais leur application pose problème en termes d'exécution, de délai et de simplification par rapport à ce qui est prévu initialement», déplore M. Hamiani. Ce patron a réitéré la revendication de son organisation patronale liée à un moratoire de cinq ans pour permettre aux PME d'évoluer dans un cadre stable. «Un tel moratoire permettra une pause pour créer un environnement basé sur la stabilité des facilitations procédurales. Le FCE compte également plaider en faveur des principes de base liés à l'environnement économique favorable à l'investissement. «Nous souhaitons une pause d'au moins cinq ans pour permettre aux opérateurs nationaux de se placer dans les marchés étrangers», a expliqué le chef du FCE. Pour M. Hamiani, le gouvernement doit «porter un nouveau regard sur la PME/PMI». Un regard qui tiendra compte du diagnostic dressé par son organisation patronale sur l'état de l'économie algérienne, l'état des lieux des entreprises et les contraintes auxquelles elles font face sur le terrain. M. Hamiani défendra lors de cette tripartite son diagnostic déjà établi. «Nous sommes dans un paradoxe. En dépit du fait que l'Algérie ait un programme d'investissements publics extrêmement ambitieux avec des indicateurs qui prouvent la bonne santé macroéconomique marquée par d'énormes réserves financières, il reste encore des signes de faiblesse. Des faiblesses qu'il impute à «l'informel et au climat débridé profitable aux entreprises étrangères qui ont rapidement pu conquérir des parts de marchés considérables au détriment des entreprises nationales». M.Hamiani réclame un moteur de relance porté par des dépenses publiques en consacrant «beaucoup d'énergie et de financements pour le développement de la PMI privée» qui est le premier employeur et contribue à raison de 75% du PIB hors hydrocarbures. Pour le patron du FCE, les entreprises sont bloquées par l'usage excessif de nouveaux dispositifs réglementaires consacrés par les lois de finances successives. Pour ce patron, «un bon développement de la PME est la réponse idoine aux défis de l'économie nationale». «C'est également la meilleure réponse au chômage et à la diversification de notre économie nationale», insiste-t-il. «C'est surtout, poursuit M. Hamiani, la meilleure réponse à l'emprise de l'économie basée sur la rente pétrolière et le défi de l'après pétrole et promouvoir l'exportation».