Invité à prendre part à la réunion de la tripartite, prévue le 28 mai, le Forum des chefs d'entreprises compte saisir cette occasion pour défendre les préoccupations des entreprises privées algériennes. Il s'agit particulièrement de la fiscalité, de l'accès au foncier et du financement bancaire. Le FCE envisage de soulever auprès des membres du gouvernement la question de l'effacement des dettes des entreprises privées, de la suspension des poursuites judiciaires à l'encontre des dirigeants accusés pour des délits économiques et la levée des barrières bureaucratiques. Le président du Forum des chefs d'entreprises, Réda Hamiani, a confié hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio algérienne les préoccupations du patronat algérien à la veille de la tenue de la tripartite économique réunissant les membres du gouvernement, de la centrale syndicale et des organisations patronales. Le FCE compte évoquer la santé de l'économie algérienne, la politique menée par le gouvernement en matière de soutien aux entreprises et les préoccupations de l'heure du monde des affaires. «Beaucoup de progrès ont été faits. Nous sommes totalement d'accord avec les décisions prises par les autorités en faveur de l'économie nationale. Mais il n'en demeure pas moins que des problèmes subsistent et nécessitent une réelle prise en charge», a-t-il indiqué en rappelant que le secteur privé algérien est le premier employeur contribuant à 75% des richesses du pays. Réda Hamiani a relevé un «paradoxe» quant à la situation économique de l'Algérie, en soulignant que les indicateurs macros économiques sont positifs, mais les facteurs intermédiaires, microéconomiques, demeurent fragiles et vulnérables. L'ouverture «débridée» du commerce extérieur, l'explosion du marché informel et le désengagement de l'Etat dans la régulation économique ont considérablement pesé sur les entrepreneurs et opérateurs algériens, a-t-il signalé, avant d'ajouter : «Nous sommes interpellés pour trouver les solutions et les moyens de la relance.» L'invité de la Chaîne III a estimé que le recours aux lois de finances complémentaire pour la mise en œuvre de la politique économique «est excessif» et que la production de textes juridiques remettant en cause la stabilité et le cadre législatif est préjudiciable. A ce propos, le FCE plaide pour une pose de 5 ans dans la réglementation algérienne de manière à donner le temps aux opérateurs économiques nationaux et étrangers de «travailler et de souffler». Après cette période, il serait judicieux, selon M. Hamiani, de procéder à une évaluation. Convié par la commission des finances de l'Assemblée populaire nationale (APN) afin de débattre de la prochaine loi de finances complémentaire, le président du FCE a tenu à féliciter cette instance en avouant que ce travail permettra une meilleure concertation sur les questions d'ordre économique. Quant à la tenue de la tripartite, l'invité de la radio a insisté sur l'encouragement des PME et du secteur privé. «Nous demandons à l'Etat de consacrer l'égalité dans le traitement des préoccupations des entreprises publiques et privées. Nous voulons le même engagement, car les entreprises privées contribuent au budget de l'Etat à hauteur de 50%», a-t-il argumenté espérant que les autorités publiques procèdent à l'effacement des dettes des entreprises privées, surtout celles qui ont connu les pertes de change durant les années 90 et ayant subi des dégâts à cause des années de terrorisme. Le patron des patrons n'omet pas de signaler la demande du FCE de suspendre les poursuites judiciaires à l'encontre des gestionnaires, et ce, dans l'esprit de la dépénalisation de l'acte de gestion. S'agissant du paiement des allocations familiales, le président du FCE a estimé que cette obligation incombe à l'Etat et non aux opérateurs.