Les enjeux de la distribution sont au menu de la dernière journée d'études de la saison du cycle Supply Chain, initiée par Ernest and Young qui a drainé un important public de participants parmi les entreprises et les professionnels. En janvier dernier, la polémique sur le marché parallèle avait rendu le thème d'une brûlante actualité. « Atteindre l'Excellence dans la distribution» est l'intitulé de la dernière journée d'études qui se tiendra comme les précédentes à l'hôtel Hilton d'Alger ce mardi 15 juin au matin. Les thématiques de Supply Chain sont devenues très nettement centrales dans le management des entreprises de production, mais aussi de services, avec la série de mesures prises dans le sillage de la LFC 2009. La suppression du transfert libre a rendu plus tendu la chaîne d'approvisionnement, la suppression du vrac au port d'Alger, le déplacement des points d'entrée des importations de véhicules hors Alger, ont convergé pour rendre très délicate la prévision sur la chaîne des opérations. «Les entreprises ont mis plus d'une année à s'adapter au nouveau contexte, non sans avoir souvent subi des ruptures de stock à cause d'approvisionnements qui n'arrivent pas ou de chaîne logistique modifié» explique un manager de Théracia production dans l'industrie du médicament qui a connu lui-même ce désagrément. Aujourd'hui cette tension paraît quelque peu dépassée et les acteurs d'entreprise pensent à rendre plus efficace une fonction longtemps sous-estimée en Algérie, celle de la distribution. «Pour vous illustrer l'importance de cette fonction songez que Renault et les autorités algériennes sont presque d'accord sur l'ensemble des points de l'investissement pour une usine d'automobile avec SNVI à Rouiba. Sur presque tout sauf sur le réseau de distribution. Renault veut qu'il lui revienne et SNVI ne trouve pas son compte d'en être totalement exclue» explique un consultant auprès ministère de l'Industrie de la PME et de la Promotion de l'investissement. En effet la distribution est de plus en plus perçue aujourd'hui comme «le maillon ultime qui lui fera gagner ou perdre des parts de marché aux entreprises». Avec dans le cas de l'Algérie, cette spécificité qui consiste en une absence quasi-totale des grandes centrales d'achat couplées aux hypermarchés. Ce qui rend le suivi de la distribution plus capillaire, et donc plus accaparant pour les producteurs. «Les flux d'entreposage et de préparation de commandes et les capacités de transport pour une livraison pilotée au plus près» seront deux des leviers que les experts d'Ernst and Young comptent, parmi d'autres, développer, ce mardi. La session de janvier dernier avait coïncidé avec le contexte explosif des émeutes du début du mois où le rôle du marché noir avait été pointé par le gouvernement. Issad Rebrab PDG de Cevital s'était alors déplacé à la journée d'études d'Ernst and Young , notamment pour expliquer combien un circuit de distribution efficace et transparent était bénéfique pour tout le monde en créant emploi, assiette fiscale et croissance.