Des familles habitant des masures implantées carrément sur le pipeline traversant le quartier de Zaâroura, au sud de la ville de Tiaret, ont bloqué la route, tôt dans la matinée d'hier vendredi avant l'arrivée des renforts dépêchés sur les lieux. La tension est montée d'un cran lorsqu'un père de famille, mécontent de n'avoir pas été recasé, a voulu se suicider en tentant de s'immoler par le feu. Il a été empêché in extrémis par un autre habitant du quartier. Mercredi et jeudi, quelque 585 familles sinistrées ont été relogées dans des logements neufs en présence des autorités locales. En effet, dans une ambiance de kermesse et d'une immense joie, quelque 585 familles ont quitté leurs habitations précaires pour essuyer les plâtres de leurs logements flambant neufs. Mercredi, c'était au tour de 284 familles habitant le centre de transit de «Karman», dans la proche banlieue de Tiaret et un bidonville voisin, qui ont définitivement quitté leurs masures pour goûter enfin, aux joies d'un toit décent. Trois cents autres familles sinistrées ont, elles aussi, bénéficié de logements neufs après avoir longtemps souffert de conditions d'habitat des plus précaires, à l'exemple du bidonville de Zaâroura, au sud de la ville de Tiaret qui a été définitivement rasé après l'entrée en lice des bras des bulldozers, dès jeudi matin. Une partie des familles habitant des baraques érigées sur le pipeline et recensées en 2007 a été, elle aussi, recasée, les autorités de la daïra de Tiaret ayant refusé de reloger les familles arrivées sur le site après 2008. Des moyens de transport, mobilisés par la commune de Tiaret, ont été mis à la disposition des familles pour leur permettre un emménagement dans les meilleures conditions possibles. La semaine dernière, des citoyens ont exprimé leur colère après l'affichage des listes des bénéficiaires de logements sociaux, à l'exemple de Mahdia, Takhmaret et Aïn El-Hadid. A noter, par ailleurs, que 800 autres familles, recensées à travers 12 communes de la wilaya, seront, elles aussi, recasées d'ici à la fin du moins en cours, en attendant la présentation d'un certificat prouvant que leurs baraques ont bel et bien été démolies, condition sine qua none imposée par les autorités locales pour prétendre à un logement neuf. Véritable cauchemar pour les autorités de la wilaya, des familles craignant de ne pas voir leurs noms sur les listes des bénéficiaires de logements sociaux qui doivent être incessamment rendues publiques, campent avec armes et bagages devant le siège de la daïra de Tiaret sous l'œil vigilant des policiers stationnés sur place, depuis mardi dernier.