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Dixième anniversaire de la disparition de Sid'Ahmed Bouali (1931-2001): La verve aimable
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 04 - 09 - 2011

Sid-Ahmed Bouali (19311991) fut parmi les hommes de lettres qui firent de l'art d'écrire un moyen de s'émanciper. L'art d'écrire était pour la génération d'avant et pendant la guerre de libération nationale une manière d'affirmer son identité. Sid-Ahmed Bouali se fit connaître dans l'écriture à partir des années 60 avec des articles qu'il fit paraître à Alger Républicain. Fortement attaché à la lecture il était un véritable puits de connaissances dans tous les domaines maîtrisant d'une manière sûre et élégante, la langue de Molière. C'est pendant la guerre de libération nationale qu'il connut Mohamed Dib avec lequel il entretint une longue amitié marquée par de longues années de correspondances. Il connaissait par cœur son œuvre depuis la trilogie jusqu'à Dieu en barbarie. Il pouvait en parler des heures c'est pour dire les affinités qui existaient entre les deux hommes ayant vécu dans le milieu des vieux quartiers, les «derb» Sidi Bouabdellah et «derb» al-Méliani avec chacun son mythe légendaire et sa spécificité traditionnelle. Par sa culture large il avait la maîtrise de l'histoire de l'Algérie et de toutes les civilisations notamment occidentale et arabe. En cela, la bibliothèque les Amis du livre dont il était sociétaire parmi d'autres dont Mohamed Dib, Abdelmadjid Méziane, Mohamed Gnanèche, Sid Ahmed Inal et tant d'autres l'a aussi beaucoup aidé dans la formation de sa personnalité. Cependant, c'est le métier de libraire qu'il a exercé pendant de longues années «comme quelqu'un d'assoiffé s'installant au bord d'une source, pour la vie!» disait-il, qui lui a permis l'érudition qui a marqué son esprit ouvert, sa fine intelligence, sa verve aimable, sa gaieté libre et silencieuse enfin sa passion pour les livres. Sa conscience politique de l'Algérie il l'a acquise lors surtout des contacts qu'il avait en permanence et d'une manière naturelle avec les hommes de lettres et de l'art au milieu des rangées de livres des deux plus grandes librairies qu'il a dirigées:« Librairie Ibn Khaldoun» et «Librairie du Soleil». La Librairie Ibn Khaldoun faisait figure de première imprimerie fondée sous l'action des Oulama et placées sous la direction un autre érudit et non moins militant de la cause arabe Moulay Hassan al-Baghdadi connut pour ses liens avec l'émir Abdelkrim al-Khattabi, fondateur de la république rifaine, et dont il fut le secrétaire particulier. Ces deux librairies furent les coins symboliques de rencontres des grands noms qui ont marqué la culture et la politique à Tlemcen, nous citerons l'avocat et grand mécène l'avocat Omar Boukli Hacène fondateur du croissant rouge algérien à Tanger en 1956, l'écrivain Mohamed Dib, l'abbé Alfred Berenguer, le militant nationaliste et écrivain Mohamed Gnanèche, l'historien Mahmoud Bouayed, Sid Ahmed Baghli… Sid-Ahmed Bouali s'impliquera à l'indépendance dans de nombreuses actions visant relance de la culture à Tlemcen participant activement à l'organisation de la première grande manifestation culturelle post-indépendance à savoir la quinzaine culturelle de 1966 qui a vu la participation de grands noms de l'art et de la littérature en Algérie dont Kateb Yacine, Mouloud Mamri et de l'art Choukri Mesli, Bachir Yelles, Mohamed Khedda… L'auteur de Nedjma reviendra plus tard, en 1972, à Tlemcen sollicité pour l' écriture le texte support d'un son et lumière prévu à Mansourah à l'occasion du 10ième anniversaire de l'indépendance et qui deviendra sa pièce de théâtre ‘'Saout enniça set enniça ou la voix des femmes‘'. L'histoire de la résistance des zianides face à l'occupant mérinide au moyen âge arabe l'intéressait d'autant que Kateb réfléchissait depuis longtemps déjà au projet d'une grande fresque sur l'histoire de l'Algérie . Peu de temps avant Sid Ahmed Bouali accueillait Mohamed Dib qui avait, mais vain, fait le choix définitif de retourner au pays natal. C'était là l'occasion de grandes retrouvailles qu'il voulait chaque jour avec ses amis tlemceniens Mohamed Gnanèche, Si Abdellah Aboubekr, ce dernier dont la personnalité attachante influencera un des personnages de son roman, le maître de chasse. Les souvenirs de jeunesse avec toutes les anecdotes rejaillirent dans ses moments ineffaçables.
Si Abdellah représentait un peu la mémoire populaire tlemcenienne perdue avec ses rites, ses traditions, ses légendes. Un homme mythique, un artiste, détenteur de la mémoire sociale et culturelle de cette cité grand ami du peintre Bachir Yellés, lui-même grand calligraphe ayant fait l'objet d'un article publié par Sid-Ahmed Bouali dans la revue «Reflets» de l'UNESCO, en 1972.
L'œuvre de Sid-Ahmed Bouali compte plusieurs titres dont un, L'oiseau et l'enfant exaltant la sensibilité par son imagination, des nouvelles portant les germes d'un romantisme littéraire dont quelques unes furent primées (prix de la nouvelle «jeune afrique», 1962; prix des sciences humaines, Alger, 1982, Prix d'histoire et de littérature, Tlemcen, 1972), un livre intitulé les deux grands sièges de Tlemcen, ENAL, 1984; Petite introduction sur la musique classique algérienne avec une préface de Mahmoud Bouayed, SNED, Alger, 1968; enfin la traduction en français du livre de l'historien Mohamed Gnanèche sur le mouvement national, ENAL, 1985. Sid Ahmed Bouali vivait au milieu d'un trésor de livres anciens. C'est tous les soirs que son magasin baptisé «Librairie du soleil» au cœur de Tlemcen, ville qu'il ne quittera jamais, se remplissait de gens de tout bord amateurs d'art et de livres surtout et cela, pour d'interminables discussions. Cet homme à l'allure sobre et d'une grande sensibilité était un optimiste plein d'intentions. Le parcours douloureux de cet écrivain est aussi celui de l'abandon et de la marginalité. Ses amis garderont pour toujours le souvenir des longues et quotidiennes promenades le soir dans les allées autour du grand bassin livrant ses analyses et ses réflexions sur le pays qu'il chérissait et dont il fut un grand militant pour la liberté.


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