Hier, vers 11 heures, une centaine d'habitants du quartier de la haute Casbah ont bloqué la circulation sur le boulevard Zighoud Youcef en se ressemblant devant le siège de l'hôtel de ville, dressant des barrages de fortune constitués d'éléments hétéroclites et de bacs à ordures. «Nous réclamons notre droit au relogement au titre de l'habitat précaire comme c'est le cas actuellement pour les résidents des bidonvilles», ont-ils clamé. Certains d'entre eux déclarent: «S'étant rendus une heure auparavant, devant le cabinet du wali et demandé à être reçus par ce dernier, on s'est vus opposer une fin de non-recevoir par des fonctionnaires qui nous ont claqué la porte au nez !», nous a indiqué un groupe de manifestants qui s'est présenté au bureau du journal. Les membres de ce groupe ont expliqué ensuite que leurs logements ont atteint un degré de précarité tel qu'ils craignent à tout moment que ces derniers ne s'effondrent sur leurs têtes, surtout pendant les fortes chutes de pluie. «Il ne se passe pas une année, dans la haute Casbah, sans qu'il y ait des habitations qui s'effondrent et nous vivons dans une angoisse permanente», a expliqué un représentant de ces habitants. D'autre part, a-t-il ajouté, «nos familles se sont agrandies et nous souffrons aujourd'hui d'un problème d'exiguïté. Nous avons signalé, plus d'une fois, cette situation aux plus hautes autorités du pays, mais notre situation perdure et nos familles éprouvent beaucoup de frustration lorsqu'elles voient qu'elles sont toujours exclues des nombreux programmes de construction de logements qui ont été réalisés durant cette décennie». D'autres citoyens du quartier, avançant l'argument qu'ils habitent la ville des ponts depuis des lustres, considèrent qu'ils ont une priorité absolue dans l'opération du relogement. Les citoyens de la haute Casbah disent qu'ils ont commencé à perdre patience quand ils ont su que tous les habitants des bidonvilles de la wilaya vont bénéficier sous peu de logements neufs et que les autorités locales continuent toujours à les ignorer. Aussi, après une heure de palabres avec des représentants de la police de la circulation qui leur demandaient de libérer la voie, une délégation de cinq personnes a été désignée par les manifestants avec pour mission de se rendre encore au cabinet du wali, accompagnée d'un officier de police, pour discuter avec le premier magistrat de la wilaya. C'est seulement vers midi qu'ils ont consenti à libérer la voie tout en restant sur place à attendre le retour de leurs représentants. En l'absence du wali et de son chef de cabinet, ces derniers ont été orientés vers le chef de daïra qui les a reçus et écouté leurs doléances. Ce dernier les a orientés à son tour vers le directeur du bureau d'études la wilaya, la SAU, et rendez-vous a été pris pour demain mardi pour effectuer un recensement des habitants du quartier. A la fin, M. Benterrouche Mohamed, président de l'association Afak de la Casbah, nous a déclaré qu'il a été convenu avec le chef de daïra que leur cas sera pris en considération pour qu'ils soient relogés dans les meilleurs délais.