L'informel a atteint des proportions alarmantes. Les commerçants se sentent menacés et risquent, disent-ils, de recourir à des actions de protestation si aucune solution n'est apportée par les pouvoirs publics pour minimiser les dégâts occasionnés par ce phénomène. «Le constat est là, explique le coordinateur local de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), et les préoccupations des commerçants, quant à la vitesse à laquelle se propage le phénomène, sont énormes. L'UGCAA, par le biais de son coordinateur, a décidé de regrouper le 27 du mois en cours les différents services, à l'exemple des impôts, de la direction du commerce, de la police, les douanes, les commerçants et surtout les représentants de la wilaya. Le coordinateur local veut tirer la sonnette d'alarme sur les conséquences qu'est en train d'engendrer ce phénomène dans plusieurs quartiers d'Oran comme c'est le cas à l'USTO, au centre-ville, à Es-Seddikia, à Haï Sabah, M'dina Jdida et d'autres artères. Certains sont détenteurs de locaux commerciaux et activent sans registre du commerce, souligne-t-il. Une situation encore plus inquiétante car au moment où les commerçants et les artisans sont harcelés quotidiennement par les différents services de contrôle, qu'ils soient du commerce, des impôts ou de l'hygiène, ces commerçants informels continuent à s'enrichir sur le dos des vrais contribuables. Ainsi et selon notre interlocuteur, ces commerçants clandestins usent de tous les stratagèmes pour échapper au contrôle en ouvrant leurs locaux à partir de 17 heures, un horaire qui leur permet d'exercer leur activité clandestine. Pis encore, même leurs prix de vente sont revus à la baisse comparativement à ceux appliqués par les commerçants légaux, ajoute-t-on. D'autres au contraire pratiquent des prix plus ou moins excessifs comme c'est le cas à la cité Zabana à Arzew. Il y a quelques mois, de nombreux d'entre eux ont baissé leurs rideaux, toujours à la cité Zabana, après que des agents de la direction du commerce sont sortis sur le terrain pour une opération de contrôle. Une action qui malheureusement n'a pas donné ses fruits, puisque ces pseudo-commerçants ont réussi à échapper encore une fois aux sanctions. Devant cet état de fait, les commerçants expriment leur ras-le bol et se disent lésés devant de telles pratiques. Même le transport n'a pas été épargné, puisque certains transporteurs flairant le filon assurent le suburbain en exploitant ces lignes à partir de 17 heures sans aucune autorisation en dénonçant l'impact de l'informel, la rencontre organisée au siège de la CCIO sera l'occasion, selon notre interlocuteur, pour débattre de nouveau de ce phénomène et voir quelles solutions peuvent être envisagées. «Les propositions existent et il suffit d'opter pour la concertation», ajoute le porte-parole de l'UGCAA. Il suffit, selon notre interlocuteur, de recenser les marchés fermés et désertés par leurs occupants et insérer ces ambulants. Pour ce qui est des commerçants détenteurs de locaux, le contrôle doit être inopiné pour inciter ces derniers à se conformer à la réglementation. Par ailleurs, l'installation de la commission chargée du dossier de l'informel reste largement souhaitée par l'UGCAA d'Oran pour étudier de près ce dossier.