Après Singapour et l'Irlande, les grands laboratoires américains ont choisi l'Algérie pour l'installation d'un pôle de biotechnologie qui alimentera le marché local, le continent africain et le Moyen-Orient en médicaments. Le projet est en maturation. Un haut comité algéro-américain de pilotage et de suivi du projet de partenariat dans le domaine de la biotechnologie a été installé officiellement hier à Alger. Cinq membres du gouvernement étaient présents aux côtés des représentants de laboratoires pharmaceutiques américains. Le projet consiste à créer en Algérie un pôle d'excellence régional dans le domaine de la biotechnologie qui sera érigé à la nouvelle ville de Sidi Abdallah, sur une superficie de 140 000 m2. Un grand espace qui abritera un grand hôpital et un centre de recherche pour des produits pharmaceutiques innovants. Le projet commence à prendre forme concrètement par l'installation du haut comité, après quatre mois de négociations, et ce, depuis la tenue du forum algéro-américain des 8 et 09 juin 2011. Cette cérémonie a été marquée par la présence, du côté algérien, de Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale et Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie et de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement ; et côté américain, par la participation des représentants des laboratoires Bayer, Janssen-Cilag, Roche, Abbot, Pfizer, Amgen, Novartis, Eli Lily et MSD/Merk, ainsi qu'une représentante de l'ambassade américaine. Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, a indiqué, lors de son intervention, qu'une étude technique, intitulée» Algeria vision 2020" dans le domaine de la production biotechnologique, engagée par des laboratoires américains, doit être achevée dans trois mois. Pour le ministre, ce projet a une importance particulière en matière d'investissement hors hydrocarbures. En ajoutant que les partenaires majeurs pour ce futur projet sont en priorité les laboratoires américains. «Mais si d'autres laboratoires étrangers veulent investir dans ce projet, ils seront les bienvenus», a-t-il souligné. Les représentants du gouvernement ont précisé lors de leur intervention que l'Algérie offre aux investisseurs un marché interne porteur, et ce, grâce à l'accès généralisé aux soins et à la couverture sociale en matière de santé. En chiffres, ils ont précisé que la facture d'importation de médicaments atteint 1,6 milliards d'euros par an. Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale Tayeb Louh a rappelé que les dépenses de la sécurité sociale en matière de médicaments ont atteint 95 milliards de dinars durant l'année 2010. Et de souligner que ces dépenses connaîtront une hausse en 2011, elles seront de l'ordre de 155,2 milliards de dinars. «Je peux aujourd'hui affirmer que les vaccins seront produits en Algérie dès 2012», a indiqué Ould Abbès en précisant que trois grands laboratoires, l'un canadien, les deux autres américain et européen, ont contacté son département pour investir en Algérie. «Ils veulent investir en Algérie», a-t-il souligné en ajoutant que l'installation d'un haut comité les encouragerait davantage à s'installer en Algérie. Pour le ministre, l'installation de ce comité ouvrira une porte pour promouvoir la production nationale afin d'assurer une disponibilité régulière des médicaments et couper court aux problèmes de rupture qui pénalisent nos malades.