La Commission européenne, en annonçant hier l'obligation du visa biométrique pour les ressortissants des pays d'Afrique du Nord, dans un premier temps, ne fait qu'officialiser à l'ensemble des 25 pays européens de l'Espace Schengen qui délivrent chaque année quelque 13 millions de visas, une pratique déjà en vigueur dans certaines ambassades, dont celle de la France. Ainsi, image faciale numérique et empreintes digitales sont devenues obligatoires pour les demandeurs de visas issus d'Algérie, du Maroc, d'Egypte, de Libye et de Mauritanie. La biométrie consiste à stocker sur un support (carte à puce, code/barre ou simple document), une ou plusieurs caractéristiques physiques d'un individu (empreintes digitales, reconnaissance faciale, iris de l'oeil) pour permettre de vérifier que le porteur d'un document en est bien le titulaire. Etant donné que l'élément biométrique est propre à une seule et même personne, il constitue le facteur déterminant pour l'authentification d'un utilisateur. Dans le cas d'un visa, l'image de face du voyageur en tant qu'élément biométrique principal, ainsi que le relevé d'empreintes digitales y sont obligatoirement stockés. Ainsi, et à l'avenir, si le demandeur de visa se représente de nouveau dans un consulat pour d'autres demandes, dans les cinq années suivantes, ses empreintes ne seront plus relevées, mais seront copiées à partir de sa demande précédente enregistrée dans le VIS. «Les données dactyloscopiques seront effacées après cinq ans», a précisé la Commission européenne. Une procédure qui doit être élargie plus tard à Israël, la Jordanie, le Liban et la Syrie, puis à l'Afghanistan, à Bahreïn, à l'Iran, à l'Irak, au Koweït, à Oman, au Qatar, à l'Arabie Saoudite, aux Emirats arabes unis et au Yémen. Cette généralisation du visa biométrique, faisant partie des mesures imposées depuis le 11 septembre 2001 qui tendent à renforcer la sécurité dans les avions et les aéroports, se veut une parade contre les fraudes et les vols d'identité, insiste la commissaire en charge de la Sécurité, Cécilia Malmström, qui explique que « grâce au nouveau système, la délivrance et la vérification des visas seront plus efficaces et plus sûres ». Cette mesure s'inscrit dans le cadre du système d'information sur les visas (VIS) de l'UE et les premiers postes connectés au système sont les consulats des pays membres de Schengen, en Algérie, au Maroc, en Egypte, en Libye, en Mauritanie et en Syrie. Les pays de l'Espace Schengen dans le monde ont deux ans pour se connecter au système. Si il est une première pour certains pays, le visa biométrique n'est pas une nouveauté en Algérie où il est entré en vigueur depuis quelques années, exigé par quelques ambassades comme celle de la France ou de l'Allemagne. Paris a été parmi les premiers Etats européens, si ce n'est le premier, à avoir généralisé le visa biométrique, à partir de fin 2006, début 2007, prenant comme pays pilote le Mali. Rappelons que l'introduction du visa biométrique s'est répercutée sur les frais de visa qui ont connu une nette augmentation, expliqués alors par l'ambassadeur d'Allemagne à Alger, Johannes Westerhoff, par l'utilisation d'une technologie pointue et des ressources humaines plus qualifiées.