Les habitants du village de Dada Youm (ex-Sainte Clotilde), situé à 3,5 km du chef-lieu de Mers El-Kébir, déplorent «le cadre de vie dégradé» de leur cité, dont ils disent qu'«elle a été de tout temps carrément mise à l'écart dans les projets de développement dont a bénéficié l'APC, à cause - a priori - de son relief en pente et de sa position géographique en retrait par rapport au chef-lieu de la commune ». Dans une lettre rédigée par le comité du quartier «Haï Dada Youm» et signée par plusieurs dizaines de pétitionnaires parmi les habitants de ce village, dont nous avons une copie, un appel pressant est lancé à destination du wali d'Oran pour attirer son attention sur «le malaise et le mal-vivre» dont souffrent les citoyens de cette localité, conséquence, selon eux, d'une «marginalisation qui ne dit pas son nom» de leur village. Le président de la dite association, Derkaoui Mohamed, qui s'est déplacé au siège de notre rédaction, énumère les problèmes principaux dans lesquels se débat la population locale depuis belle lurette. En tête de liste des tracas dont souffrent les habitants de Sainte Clotilde, le gaz de ville. C'est de loin le problème le plus accablant, le plus épineux. Pour leur malchance, les habitants de Haï Dada Youm, leur village, est le seul centre urbain à ne pas être raccordé au réseau du gaz de ville lors de l'arrivée à Mers El-Kébir de ce précieux combustible, il y a près de cinq ans. «Pourtant, la ligne principale du gaz naturel passe à un jet de pierre de la cité», explique M. Derkaoui. Ainsi, contrairement à leurs voisins des cités Haï Ezzouhour (ex-Roseville), Haï Hansali (ex-Longs-champs) ou encore Haï Ouarsenis (ex-Plateau Saint George, communément appelé Sardina), les habitants de Dada Youm ont été privés de cette énergie et sont, à ce jour, approvisionnés en gaz butane, avec tous les aléas (pénuries épisodiques, perturbation dans le ravitaillement des points de vente, etc.) de cet hypothétique produit en bouteille, ceci sans parler du danger qu'il représente. Sur les raisons du non-branchement de cette agglomération au réseau du gaz naturel, Sonelgaz, par la voie de sa chargée de communication du centre sis Bd Maâta, nous a expliqué qu'il s'agissait à l'origine de «contraintes techniques» liées au fait que la compagnie, via sa direction transport gaz, n'a pas eu l'aval des instances compétentes pour procéder à l'acheminement du gaz jusqu'à Sainte Clotilde par la méthode du forage classique pour la pose de la canalisation, et ce au motif que cela nécessitait la fermeture à la circulation, pour plusieurs jours, de la route principale de la corniche, la RN2. Et notre interlocutrice d'ajouter que pour contourner cette difficulté, une autre variante a été conçue par les services techniques, à savoir la technique de forage dirigé qui permet d'offrir une solution de raccordement au réseau de gaz naturel sans avoir besoin de réaliser de tranchées. Un devis de cette opération a été fait et transmis à la DMI et l'APC de Mers El-Kébir pour la prise en charge financière. «Nous entamerons l'opération dès que nous recevrons une réponse favorable», précise la même responsable. Interrogé à ce propos, le maire de Mers El-Kébir, Meftahi Ahmed, nous a confirmé que sa commune a décidé de prendre en charge financièrement cette opération, précisant que «les foyers de Sainte Clotilde seront alimentés en gaz très prochainement». L'autre problème déploré par le comité du quartier Dada Youm, «l'état très dégradé de la voirie». «Il n'existe pas une seule route praticable dans tout le tissu urbain de notre localité. Pareil pour les deux voies qui y accèdent, côté RN 2 comme côté chemin vicinal, en amont.» Notre interlocuteur évoquera «le problème du défaut de signalisation et de ralentisseurs au niveau de la embranchement à hauteur du poste de la Protection civile et de l'arrêt de bus.» «Il y a eu plusieurs accidents à cet endroit, dont certains mortels, à cause du mauvais dispositif de signalisation et du manque de dos-d'âne», fait-il savoir.